Auracan » chroniques » Le Prédicateur
Le Prédicateur, par Olivier Bocquet d'après Camilla  Läckberg, Léonie Bischoff (Casterman)

Le Prédicateur

Scénario : Olivier Bocquet d'après Camilla Läckberg
Dessins : Léonie Bischoff
Couleurs : Sophie Dumas

Casterman

Sans miracle

C’est l’été à Fjàllbacka. Erica Falck attend son premier enfant, et la vie pourrait être belle et paisible, si dans une faille rocheuse près du port on n’avait pas découvert le corps mutilé d’une jeune femme. L’affaire se complique quand les fouilles de police mettent à jour, au même endroit, les squelettes de deux jeunes filles disparues 24 ans auparavant. Erica décide d’aider Patrik Hedström, son compagnon, à rassembler les morceaux du puzzle. Revient alors en lumière l’étrange famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, alias le Prédicateur, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes.

Après La Princesse des glaces, Olivier Bocquet et Léonie Bischoff poursuivent l'adaptation en BD des polars nordiques de Camilla Läckberg. Et sous ses airs paisibles, il s'en passe, décidément, des choses, dans la petite ville de Fjàllbacka. Le lectorat de Camilla Läckberg est, parait-il, essentiellement féminin, mais on est aux antipodes d'un contexte de chick-lit. Ici, dans l'enquête sur Le Prédicateur, deux époques se rencontrent, à travers des corps découverts et une famille très particulière.

Les auteurs privilégient la même approche que pour le précédent album, ouvrant celui-ci par une "auto-présentation" de la plupart des personnages, et notamment du clan Hult. Côté police, les collègues de Patrik méritent également le détour. La couverture fait, elle aussi, écho à celle de La Princesse des glaces.

L'intrigue est complexe et particulièrement sinistre. Erica, enceinte, y est beaucoup moins active, mais son personnage et le bébé à venir permettent des respirations "familiales" et ensoleillées dans une atmosphère lourde bien restituée. Le dessin de Léonie Bischoff tend vers plus de réalisme et gagne, sur la longueur, en homogénéité et en sobriété. Un résultat renforcé par l'intervention d'une seule coloriste plutôt que 3 sur le tome précédent !

Le suspense du Prédicateur est bien maintenu, et on se laisse mener par le bout du nez vers un coupable qui s'avèrera ne pas l'être. Certes, les multiples découvertes du médecin légiste amenant autant de retournements de situation peuvent sembler un rien tirées par les cheveux, mais n'oublions pas qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman. Une adaptation réussie et même supérieure à celle de La Princesse des glaces. Les auteurs maîtrisent aujourd'hui davantage l'univers de Camilla Läckberg et de son héroïne et cela se ressent.

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens
01/05/2015