L'île carrément perdue
Tome 2
Scénario : Sti
Dessins et couleurs : Cromheecke
Kramiek
Les îles désertes ne sont plus ce qu'elles étaient...
Mon premier est un scénariste français, mon deuxième un dessinateur anversois (B), mon troisième a été publié est un hebdomadaire BD belge, mon quatrième un éditeur néerlandais, mon cinquième un éditeur suisse, et mon tout est une série notablement déjantée...
En quelques étapes, voici résumé l'itinéraire qui vous conduit à L'Ile carrément perdue. En effet, les gags et historiettes qui composent ce deuxième album ont été prépubliés dans Spirou, mais leur compilation sous cette forme revient à l'éditeur néerlandais Strip 2000 (Het godvrrgeten eiland) avec lequel Paquet entretient de nombreux liens. Comme, de plus, Sti est un prolifique scénariste "humour" de l'éditeur suisse, on retrouve finalement cette île pourtant carrément perdue sous le label de Kramiek, la branche humoristique du groupe Paquet !
Les bases de cette saga délirante ont été jetées dans l'album précédent, quand un naufragé a abordé une île... pas vraiment déserte rapidement rejoint par le capitaine Mc Intosh, un "terrible pirate" ! Au quotidien, nos deux hommes ont fort à faire, l'un pour tenter de survivre comme tout naufragé qui se respecte, et, idéalement, quitter l'île, et l'autre pour faire fonctionner son bar à grog et fidéliser sa clientèle indigène pas forcément amicale... Et tout ça paraîtrait encore fort simple si on n'y ajoutait pas des grenouilles, des canards, des lapins, des Irlandais à la recherche de bière, un équipage pirate qui croise aux alentours de l'île, des requins, des zombies... Décidément, les îles désertes ne sont plus ce qu'elles étaient !
On n'éclate pas de rire à chaque page de ce huis-clos pas du tout angoissant, mais on sourit beaucoup, et on est souvent surpris ! Ronan "Sti" Lefebvre ratisse très large pour entretenir et peupler son îlot rigolo et nous offre quelques rencontres particulièrement déjantées. Luc Cromheecke (Tom Carbone, Plunk !), habitué de l'humour absurde, met ce petit monde délirant en images d'un trait spontané et vivant que l'on pourrait rapprocher de celui d'un Philippe Bercovici. L'esprit Spirou reste d'ailleurs bien présent dans l'album, à travers des papillons savamment dénommés Raoulus Cauvinum et Andrea Franquinae, un détour par Le Pays Maudit des Schtroumpfs, ou encore une interprétation du célèbre Passez-moi le... euh... schtroumpf ! Les auteurs payent même de leur personne en envahissant à leur tour (et à leurs risques et périls) leur Ile carrément perdue pour le gag qui clôture l'album. Si ça ce n'est pas s'investir dans sa création !