
Napoléon Bonaparte
Tome 4 : 1811-1821
Scénario : Pascal Davoz
Dessins et couleurs : Jean Torton
Casterman, collection Jacques Martin
Le crépuscule de l'Aigle
Personnage historique devenu presque mythique, héros pour les uns, tyran pour les autres, Napoléon Bonaparte intrigue, fascine et n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre. Le phénomène ne se limite pas au rayon des biographies ou des ouvrages historiques, en effet de nombreux albums de BD sont consacrés à l'Empereur. Une tendance qui s'est logiquement accentuée avec les cérémonies de commémoration du bicentenaire de la bataille de Waterloo, ce 18 juin 2015.
Parmi les nombreuses sorties consacrées au personnage et à son histoire, on retiendra notamment ce quatrième volet de la tétralogie Napoléon Bonaparte de Pascal Davoz et Jean Torton (Jéronaton) qui couvre la période allant d'août 1811 et la déclaration de guerre de la Russie, à la mort de l'Empereur sur l'île de Sainte-Hélène le 5 mai 1821 (les dernières recherches scientifiques sont formelles, il s'agissait effectivement d'un empoisonnement à l'arsenic). Une période particulièrement fertile en faits militaires, avec la désastreuse campagne de Russie, la bataille des Nations à Leipzig, l'exil sur l'île d'Elbe et l'incroyable épopée des 100 jours, stoppée à Waterloo.
Un tel terreau historique ne pouvait que donner lieu à un album spectaculaire. Comme dans les volets précédents, Pascal Davoz s'attache à la personnalité de Bonaparte, multipliant les anecdotes, les détails qui renforcent la proximité du lecteur et du personnage mais qui ont également contribué au mythe napoléonien et à l'attrait que celui-ci exerce encore aujourd'hui.
Collection Jacques Martin oblige, Jean Torton illustre l'ensemble d'un trait classique et soigné. Mais si on mesure l'énorme travail de docummentation qu'a demandé le scénario de Pascal Davoz, on retrouve aisément son équivalent dans cette mise en images. En effet, répondant aux événements historiques, le dessinateur n'évite pas la difficulté et met en scène de nombreuses batailles et mouivements de foule. Il s'inspire également, pour certaines cases, de célèbres tableaux de peinture. Les amateurs d'uniformologie, de leur côté, se régaleront du nombre et de la diversité des tenues minutieusement reconstituées.
Comme les albums précédents de cette remarquable série, 1811-1821 se révèle passionnant et nous offre une impressionnante et très vivante leçon d'histoire.