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Les Jours heureux - Tome 1/2 : Expo 58, par Eric Warnauts et Guy Raives, collection Signé (Le Lombard)

Les Jours heureux

Tome 1/2 : Expo 58

Scénario et dessins : Eric Warnauts et Guy Raives
Couleurs : Guy Raives

Le Lombard, collection Signé

Espoirs fragiles

Les années 50. Toute l'Europe veut oublier la guerre. Les batailles d'Indochine semblent si loin. À Bruxelles, l'exposition universelle de 1958 se prépare dans l'insouciance. Bernadette, la fille de Thomas, décide de partir pour l'Algérie... Prendra alors fin le mythe des Jours heureux.

Après Les Temps nouveaux et Après-Guerre, c'est un troisième diptyque qu'Eric Warnauts et Guy Raives consacrent à la famille de l'Hôtel des Roches. De ce dernier, il est cependant peu question en ce début des Jours heureux, tant les protagonistes, lors des deux cycles précédents, ont été dispersés au gré des grands événements politiques et sociaux.

En effet, la chronique familiale épouse l'évocation de notre proche histoire et on mesure, en découvrant ce nouvel album, combien cette vaste fresque a exigé du soin et de la minutie, à la fois dans la construction de son scénario mais aussi dans toute sa reconstitution en images. Décors, vêtements, publicités, véhicules ont progressivement évolué, alors que les auteurs parviennent aussi à faire subtilement vieillir les traits de leurs personnages.

Le décès de Rose, en début d'album, accentue s'il en est besoin ce passage à une nouvelle époque, symbolisée par l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles. Une exposition dans laquelle le roi Baudouin voyait "une collaboration entre tous les peuples, toutes les races, les grandes puissances de l'Ouest et de l'Est". Pourtant, on en est loin. Car à l'aube des Trente glorieuses se dessinent la décolonisation du Congo belge et les prémices de la guerre d'Algérie.

Des événements auxquels n'échapperont pas Thomas, de retour d'Afrique, Joseph et leurs proches. Et on suit leur cheminement avec d'autant plus d'intérêt que le récit semble davantage équilibré que le diptyque précédent, dans lequel l'Histoire avec un grand H prenait parfois le pas sur celle des personnages.

Graphiquement, l'ensemble reste impressionnant, et les lecteurs prendront plaisir à retrouver des paysages et décors urbains familiers, toujours existant aujourd'hui. Une chronologie historique des faits marquants des années 1958 et 1959 complète judicieusement ce premier volet des Jours heureux.

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Pierre Burssens
25/08/2015