Auracan » chroniques » Aria - Tome 37 : Faites taire l'accusée
Aria - Tome 37 : Faites taire l'accusée, par Michel Weyland (Dupuis)

Aria

Tome 37 : Faites taire l'accusée

Scénario et dessins : Michel Weyland
Couleurs : Nadine Weyland

Dupuis

La tueuse

Épuisée d'être constamment battue et humiliée, la belle Kartzy a fini par poignarder son mari, un haut responsable de la justice, avant de s'enfuir. Peu importent ses motifs et les fautes de son bourreau devenu victime, la justice des hommes ne lui accorde aucune circonstance atténuante ni aucune clémence. Des patrouilles sont envoyées à la recherche de Kartzy. Mais toutes les femmes blondes du pays ne sont pas Kartzy, et ces soldats vont croiser la route d'Aria.

Depuis la création de la série, la jolie guerrière de Michel Weyland a du s'imposer dans un monde très masculin et y est souvent parvenue à la pointe de son épée. Cette fois, c'est par le biais de Kartzy que cette constante devient un ressort du scénario. En effet, après la déforestation et l'exploitation excessive des ressources naturelles mise en lumière dans Le Chemin des crêtes, Faites taire l'accusée évoque les violences faites aux femmes, et le peu de crédit trop souvent accordé à celles-ci.

Évidemment, nous sommes dans une BD d'aventures, et la confusion entre Aria et Kartzy va entraîner de nombreuses péripéties, surtout pour le groupe de soldats ayant capturé la soi-disant fugitive. Nous sommes aussi dans une série tout public qui bénéficie d'une prépublication dans Spirou et Michel Weyland canalise avec tact et intelligence cette évocation du machisme dans ce qu'il a de plus détestable.

Le sujet est grâve, mais quelques notes d'humour dédramatisent sa mise en scène. Ainsi, la publication de l'avis de recherche de Kartzy, en début d'album, donne lieu à des dialogues proches de ceux d'un éditeur. Et puis, la patrouille ayant capturé Aria est tout de même composée d'une sacrée brochette d'empotés pour lesquels l'appât de la prime semble avoir remplacé les neurones, à commencer par ceux de son chef.

Graphiquement, Michel Weyland délivre comme de coutume des planches particulièrement soignées, avec pour seul petit bémol, cependant, le personnage de Kartzy dont il semble avoir du mal à maîtriser le visage et le regard ! Les couleurs de Nadine, épouse de l'auteur, sont douces et illuminent agréablement l'ensemble.

Faites taire l'accusée constitue au final un bon épisode au sein d'une série qui, apparue en 1979 dans les pages du journal Tintin, figure aujourd'hui parmi  les "classiques".

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Dans la même série :

Aria - T35: Le pouvoir des cendres, par Michel Weyland Aria - T36: Le Chemin des crêtes, par Michel Weyland
12/09/2015