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La Fille des Cendres - Tome 1 : Enfants des abysses, par Hélène V. (Le Lombard)

La Fille des Cendres

Tome 1 : Enfants des abysses

Scénario, dessins et couleurs : Hélène V.

Le Lombard

La pierre de Cétos

Le monde dans lequel évolue Harriet Ashtray ressemble à l'Angleterre du XIXè siècle. Cependant, de gigantesques monstres marins infestent les mers... Leur présence est en réalité le fait de l'existence de l'esprit des mers, que la population appelle Cétos, et qu'elle considère comme un Dieu. À 11 ans, Harriet, la fille du capitaine Ashtray, a poignardé un homme lors d'une attaque de pirates. Pendant des années, elle va continuer de mener sa vie de jeune fille de bonne famille, aux côtés de sa grand-tante et de ses frères. Mais lorsque, adulte, Harriet retrouve Alistair, son ami d'enfance, le meurtre qu'elle a commis va changer le cours de sa destinée...

C'est à un projet ambitieux que s'attache Hélène V. (Hélène Vandenbussche) avec ce premier album. En effet, si l'univers dans lequel l'auteure nous immerge progressivement peut, à certains égards, nous sembler familier, ces points de repère semblent fragiles face à d'autres éléments. Comme, en premier lieu, l'omniprésence de ces créatures marines, qui donnent lieu à une véritable mythologie et alimentent les croyances des personnages.

Des éclats d'aventure maritime côtoient des atmosphères proches de celles de romans gothiques et, a priori, il n'est pas toujours aisé de définir son cap de lecture, l'ensemble étant de plus baigné de brumes fantastiques. Le scénario nous donne, heureusement, le temps de nous acclimater à l'étrangeté du récit, avec une longue mise en place. Une fois les enjeux de l'histoire révélés, on en prend toute la mesure et on y adhère bien plus aisément. Des pistes sont d'ailleurs déjà esquissées pour une suite à venir.

Le travail graphique d'Hélène V. s'avère, lui, d'emblée, séduisant. Il n'en possède certes pas la luxuriance, mais évoque à plusieurs reprises l'approche d'une Florence Magnin. Certaines cases méritent vraiment que l'on s'y attarde, à la manière de petits tableaux de peinture.

Sortie de l'Académie des Beaux-Arts de Tournai avec la plus haute distinction, Hélène V. élaborait et portait le projet de La Fille des Cendres depuis 2013. Son titre de lauréate du Prix Raymond Leblanc de la jeune création 2014 lui a permis de concrétiser ce premier tome qui sort assurément des sentiers battus.

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Pierre Burssens
14/10/2015