Auracan » chroniques » Tebori - Tome 1/3
Tebori - Tome 1/3, par Jose Manuel Robledo, Marcial Toledano (Dargaud)

Tebori

Tome 1/3

Scénario : Jose Manuel Robledo
Dessins et couleurs : Marcial Toledano

Dargaud

Tueurs et tatoueurs

Yoshi, jeune Japonais turbulent, est placé par son père chez Seijun, grand maître tatoueur. Contre toute attente, le garçon apprend avec assiduité cet art, y compris la technique complexe du tebori. Dix ans plus tard, Seijun confie ses secrets à son élève : ses clients sont de redoutables yakuzas, et chaque tatouage a une signification précise, souvent en lien avec des meurtres.

Après Ken Games, Robledo et Toledano nous emmènent au  croisement de deux univers hiérarchisés et codifiés : celui des clans yakusas, souvent assimilés à une sorte de Mafia japonaise, et celui des tatouages traditionnels (l'un d'eux donne d'ailleurs son titre à ce triptyque). Leur point de rencontre : les yakusas considèrent le tatouage comme un honneur et s'en font généralement recouvrir tout le corps.

Ainsi, alors que son père confie Yoshi à un maître tatoueur pour lui permettre de sortir de la violence d'un gang de motards dont il fait partie, le jeune homme, progressant dans l'art du tatouage, va peu à peu se retrouver confronté à des clients autrement plus redoutables. Jusqu'à ce qu'il doive prendre la relève de son maître, contraint de prendre sa retraite suite à des blessures aux mains causées par un clan...

Jose Manuel Robledo prend son temps pour immerger le lecteur dans ce contexte très particulier. Entre scènes d'action endiablées à moto et apparente quiétude du studio de tatouage, le scénariste évoque tout un pan de la culture et des traditions du Pays du Soleil levant, avec ces étonnants yakusas, truands contemporains pourtant férus de traditions et de mythologie. On découvre et on apprend beaucoup de choses au cours de ce premier volet abondamment documenté, mais l'auteur distille suffisamment de mystères et de non-dits, notamment autour de certains personnages, pour attiser notre curiosité jusqu'au prochain tome.

Marcial Toledano se dépasse graphiquement, orientant son style vers plus de réalisme que pour sa précédente trilogie. Son trait est élégant, dynamique, et s'enrichit parfois de l'une ou l'autre petite touche manga qui sied parfaitement au sujet. On soulignera aussi le travail impressionnant qu'il réalise en tant que tatoueur de ses personnages de papier. Un aspect, parmi d'autres, qu'un très beau cahier graphique complétant la première édition de cet album permet d'apprécier tout particulièrement.

Dépaysement garanti avec ce premier volet particulièrement réussi !

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Des mêmes auteurs :

Ken Games - T2: Feuille, par , Marcial Toledano

Du même dessinateur :

Orbital - THS 1: , par Sylvain Runberg,

Pour en savoir plus : le site (en espagnol) de Marcial Toledano

07/03/2016