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Sur les ailes du Monde - Audubon, par Fabien Grolleau, Jérémie Royer (Dargaud)

Sur les ailes du Monde - Audubon

Scénario : Fabien Grolleau
Dessins et couleurs : Jérémie Royer

Dargaud

Le voyage extraordinaire

En 1810, John James Audubon s'embarque sur le Mississipi pour son premier voyage d'exploration. Le but de cet homme au destin tumultueux ? Découvrir et peindre tous les oiseaux du continent. Car J.J. Audubon est un excellent peintre, mais aussi un véritable aventurier, il veut voir les animaux dans leur environnement pour mieux représenter la vie.

Alors qu'il est le Français le plus célèbre des États-Unis, avec Lafayette, que des milliers de rues et d'écoles portent son nom ainsi que la plus importante association de défense de l'environnement américaine, Jean-Jacques Audubon reste encore peu connu chez nous. 

Ce bel album de Fabien Grolleau et Jérémie Royer nous offre un portrait de ce passionné aux multiples facettes, modèle de bien des peintres naturalistes et pionnier de l'écologie. Audubon, c'est avant tout une passion et un jusqu'au boutisme impressionnants. S'attacher à peindre tous les oiseaux des États-Unis représentait, on l'imagine, un travail titanesque pour lequel ce découvreur était prêt à sacrifier beaucoup. 

Les auteurs se sont inspirés de sa vie, et surtout de certains épisodes de ses récits pour retracer son itinéraire hors du commun. Et on le suit avec beaucoup de plaisir, dans une évocation sensible, surprenante, où l'aventure et l'art côtoient une séduisante poésie. Les terres parcourues par Audubon étaient encore un paradis naturel et, déjà en ce début du XIXe siècle, le peintre en pressentait la fin.

Certaines scènes sont dignes d'un western, d'autres doucement émouvantes, mais l'ensemble est fort intéressant, et même passionnant pour qui est particulièrement sensible aux thématiques abordées. Fabien Grolleau parvient à conserver rythme et homogénéité aux 170 pages de ce véritable roman graphique alors que la sensibilité du dessin de Jérémie Royer, sans jamais tenter de se substituer à celle du personnage principal, colle joliment au sujet. Seule légère réserve, la palette de couleurs employée est souvent fort sombre, et nous prive de certains détails. Mais peut-être est-ce dû à l'impression ?

Après avoir lu l'album, profité d'une formidable leçon d'histoire, voyagé dans les pas du peintre et pris un grand bol d'air grâce à ces chers oiseaux, on n'a plus qu'une envie, en savoir plus en découvrant ses écrits.

Coup de coeur !

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Pierre Burssens

Pour en savoir plus : le blog de Jérémie Royer

24/03/2016