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La Trajectoire des vagabonds, par Serge Annequin, collection Roman graphique (EP)

La Trajectoire des vagabonds

Scénario, dessins et couleurs : Serge Annequin

EP, collection Roman graphique

Vers le Sud

Début d'été, Banjo traverse la France du nord au sud pour écrire l'histoire d'un chercheur de trésor. En chemin, il croise Syd, une jeune Finlandaise à la beauté androgyne. Cette rencontre sera le point de départ d'un curieux jeu de séduction. Mais lorsqu'un troisième protagoniste s'invite dans la danse, le doute s'installe et la réalité vacille.

Révélé avec son étonnante trilogie Des fragments de l'oubli, Serge Annequin inaugura aujourd'hui la collection Roman graphique des éditions EP grâce à cette Trajectoire des vagabonds. L'auteur nous propose un étonnant road-movie en direction de Rennes-le-Château, lieu devenu légendaire grâce au supposé trésor découvert par l'un de ses curés, l'Abbé Saunière. Cette destination est celle de Banjo, désireux d'écrire l'histoire de Tomi, un chercheur de trésor. Or Tomi, personnage apparemment imaginaire, apparaît à plusieurs reprises. Qui est-il vraiment ? Et Syd, l'auto-stoppeuse, à la fois forte et fragile, doit-on se fier à son apparence séduisante ? Alorts que Syd et Banjo voyagent, un tueur en série multiplie les victimes sur leur itinéraire...

On ne cesse de se poser des questions, tout au long de ce récit surprenant fort bien construit par Serge Annequin. Le point de départ du récit semble anodin, comme les premières planches de ce qui constitue un préambule à la rencontre de Syd et Banjo. Et puis, très progressivement, une sourde angoisse s'installe, derrière le jeu des apparences des personnages principaux. À l'issue de ce roman graphique, un doute subsiste toujours...

L'auteur joue habilement avec ses personnages... et avec le lecteur. Quels sont les indices semés dans le récit ? Doit-on revenir sur l'une des étapes de ce voyage vers le sud qui, peu à peu, se teinte de rouge sang ? Le dessin moderne et délicat suffit, en tous cas, à mettre en scène ce thriller psychologique, avec un choix de couleurs plutôt ternes qui en renforce encore l'atmosphère étrange qui flirte parfois avec le fantastique.

Ceux qui avaient apprécié Les Fragments de l'oubli retrouveront l'originalité de l'auteur et son style très personnel. On ne peut que conseiller aux autres un peu de curiosité...

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Pierre Burssens

Pour en savoir plus : le blog de Serge Annequin

26/04/2016