Maxence
Tome 2 : L'Augusta
Scénario : Romain Sardou
Dessins : Carlos Rafael Duarte
Couleurs : Facio
Le Lombard
Carthage doit tomber !
En l'an 533, l'Empereur Justinien veut reconstruire Constantinople. L'Impératrice Théodora veut reconstruire sa réputation et Maxence veut reconstruire sa vie. Trois figures et trois destins liés par une seule histoire. Au même moment, la mythique cité de Carthage s'embrase contre l'empire. Six cents ans après sa première destruction par les Romains, Justinien ordonne la guerre contre Carthage.
La Sédition Nika, premier tome de Maxence, avait souffert d'une erreur de stratégie de l'éditeur, puisqu'il était sorti en même temps que le premier album de Gloria Victis, à la thématique relativement proche, mais qui l'emportait qualitativement. En effet, si, d'emblée, le scénario de Romain Sardou s'avérait intéressant, le dessin de Carlos Rafael Duarte affichait pas mal de lacunes et les couleurs criardes de Facio n'amélioraient pas les choses.
Au premier coup d'oeil, on constate avec plaisir qu'il y a progrès sur ce deuxième épisode. Graphiquement, Carlos Rafael Duarte s'est amélioré. Tout n'est pas encore parfait, mais le dessinateur brésilien, jusque-là actif dans le domaine des comics, semble davantage à l'aise. Un effort à saluer d'autant plus que l'auteur ne rechigne pas à nous offrir quelques scènes à grand spectacle. Côté couleurs aussi, le travail de Facio montre plus d'harmonie. L'ensemble est encore améliorable, mais gageons retrouver une évolution comparable d'ici Le Cygne noir, tome 3 déjà annoncé.
Le scénario de Romain Sardou, solidement documenté, est ici dominé par la personnalité de Théodora. Séductrice, calculatrice, femme politique habile mais redoutable, Maxence, incapable de lui résister, va payer chèrement le lien qui l'unit à l'impératrice. Dans les premières planches sous forme de flash-back, le scénariste resitue Maxence, Anastasie, Comito et Théodora dans leur enfance.
L'intrigue s'insère étroitement et précisément dans le déroulement d'événements historiques authentiques. Le récit nous fait entrer dans les jeux politiques complexes d'une époque étonnante, qui nous est, finalement peu connue. L'Augusta nous permet d'en prendre la (dé)mesure.