
Le port des marins perdus
Scénario : Teresa Radice
Dessins : Stefano Turconi
Glénat, collection Treize étrange
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Là d’où on ne revient jamais !
Alors que les guerres commerciales entre Anglais et Hollandais n’ont de cesse sur les mers, voilà qu’à l’occasion d’une escale un navire de Sa Majesté découvre sur une plage le jeune Abel, complètement hébété, ayant tout perdu jusqu’à son propre nom ! Que faisait-il seul sur cette île, quel choc émotionnel avait-il bien pu subir pour se retrouver dans cet état végétatif ?
Pour recouvrer petit à petit la mémoire, il lui faudra bon nombre de rencontres, à commencer par celle avec le jeune capitaine qui l’a recueilli, nouvellement promu au commandement après que son prédécesseur ait fui avec une cargaison d’or, mais également, une fois revenu à terre, avec la compagnie des trois filles du capitaine Stevenson chargées de la tenue de l’auberge de leur père.
Un instant dérouté en commençant la lecture d’un album graphique qui par sa présentation donne au lecteur l’impression de se trouver devant un crayonné très poussé, celui-ci va vite se prendre au jeu de ce formidable récit remarquablement réalisé.
À la trame fouillée de Teresa Radice qui a su construire une narration de 320 pages sans temps mort s’ajoute un découpage dynamique, un dessin riche qui n’a assurément pas besoin d’encrage ni de mise en couleurs pour transmettre une si belle émotion. Le lecteur devrait prendre grand plaisir à suivre la quête d’Abel à la recherche de son identité, et il se replongera avec délice dans un récit d’aventure digne du grand voyageur et écrivain écossais Robert Louis Stevenson.
Nul doute qu’après la lecture de l’album, on ne soit guère étonné qu’il ait reçu le prix du meilleur roman graphique au festival de Lucca (Italie) 2015. À lire instamment pour tout amateur d’aventures qui se respecte !