Mélusine

Tome 24 : La Ville fantôme

Scénario et dessins : Clarke
Couleurs : Cerise

Dupuis

Retournements de situation

Branle-bas de combat dans l'école de magie de Mélusine : Mestre Filofax débarque pour assigner aux élèves des travaux pratiques et mettre ainsi à l'épreuve leurs capacités. En tant que meilleure élève de sa classe, Mélusine se voit assigner une mission beaucoup plus compliquée : se rendre à Harrebourg, le village natal de Malphastolas, le plus grand sorcier de tous les temps, et y régler les désagréments étranges (odeurs pestilentielles, bruits bizarres, apparitions infernales) qui terrorisent les habitants.

Depuis Le Tournoi de magie, Clarke signe seul les aventures de Mélusine, la jolie petite sorcière qui fêtera ses 25 balais l'an prochain. L'auteur fait évoluer la série vers un humour différent et à même eu l'audace de faire disparaître le personnage de Cancrelune dans le tome 22. Parallèlement, Clarke développe aussi des projets dans une veine plus réaliste, comme l'ambitieux Dilemma (Le Lombard).

Avec La Ville fantôme, il fait franchir un pas de plus à la série humoristique publiée dans Spirou en embarquant pour la première fois Mélusine (et la fée Mélisande, un rien euh... limitée !) dans une aventure complète en 44 planches. En effet, jusqu'ici, les albums étaient composés de gags, qui parfois s'articulaient en une histoire, ou d'histoires courtes. La Ville fantôme voit donc Mélusine partir en mission dans une cité qui va se révéler pleine de surprises.

L'auteur ne délaisse pas l'humour mais intègre celui-ci à une véritable intrigue agréablement originale qui ne lésine pas, littéralement, sur les retournements de situation. On notera d'ailleurs un clin d'oeil aux fameux escaliers de M. C. Escher en planches 23 à 25. Les tribulations de Mélusine, Mélisande et d'un "lézard" confié par Tante Adrazelle sont bien menées et génèrent de nombreux sourires. Le dessin de Clarke est, quant à lui, dynamique et efficace. Son trait offre une sacrée vie aux personnages, mais le décor de la ville fantôme mérite aussi que l'on s'y attarde.

Les plus jeunes accompagneront volontiers la petite sorcière en mission, les autres pourront apprécier un moment de lecture-détente sans autre prétention.