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Les Ailes du Singe - Tome 1 : Wakanda, par Etienne Willem (Paquet)

Les Ailes du Singe

Tome 1 : Wakanda

Scénario, dessins et couleurs : Etienne Willem

Paquet

Les secrets du Zeppelin

1933, les USA sont en pleine crise économique. Ancien pilote de guerre dans l'escadrille Lafayette, Harry Faulkner est  au chômage, sans le sou, et très déprimé. Ce n'est pas le cas du maire de New York qui va inaugurer en grande pompe le mât d'amarrage du Zeppelin, gonflé à l'hélium de synthèse, qui va relier l'Europe au nouveau continent. Une fête somptueuse est prévue en plein ciel pour de nombreux invités prestigieux...

Un événement marquant et très politique. Mais c'est sans compter sur un groupe de terroristes qui s'empare du dirigeable et menace d'écraser tout ce petit monde sur Manhattan. Qui de l'armée ou de l' ancien pilote virtuose arrivera à sauver la grosse pomme et surtout Betty Laverne, intrépide journaliste qui a eut la mauvaise idée de se glisser à bord ?

Changement d'époque et d'atmosphère pour Etienne Willem qui passe du Moyen-Âge de L'Épée d'Ardenois à cette Amérique des années 1930. Une constante cependant, les traits animaliers que l'auteur choisit de donner à ses personnages. Il est vrai qu'il excelle dans ce difficile exercice, et ses héros sont, d'album en album, de plus en plus expressifs et vivants.

Le prologue de Wakanda s'avère fort mystérieux, se déroulant dans la fameuse zone 51, mais très vite les éléments de l'histoire se mettent en place. De l'hélium de synthèse à l'étrange Z-03, les enjeux de ce voyage en dirigeable se dévoilent et on embarque rapidement dans une aventure trépidante où l'on ne s'ennuye pas une minute.

L'auteur brosse au passage les portraits de personnages attachants et pittoresques, à commencer par son chimpanzé Harry Faulkner, présumé loser mais qui va s'avérer plein de ressources. Etienne Willem esquisse quelques éléments de son passé qui, déjà, donnent envie d'en savoir plus... dans les albums à venir de la série.

À travers un scénario original et inventif, on peut également apprécier un hommage au grand cinéma d'aventure. Les clins d'oeil au 7e art ne manquent pas. On projette le King Kong original de Schoedsack et Cooper dans une salle de cinéma, le smoking du héros rappelle celui d'un célèbre agent secret britannique, quant à son ami Lumpy, cochon d'origine italienne, il évoque, aux commandes d'un avion rouge, le Porco Rosso d'Hayao Miyazaki.

Graphiquerment, Etienne Willem semble tout aussi à l'aise dans cet univers urbain et davantage technologique que dans sa saga médiévale. Avec Wakanda, il signe bien plus qu'un simple "album d'exposition" d'une série prometteuse. Ce tome 1 peut d'ailleurs se lire comme un one-shot, mais certains éléments esquissés et, surtout, un regard menaçant clôturant la dernière planche ne laissent pas présager d'un avenir de tout repos pour Harry Faulkner. Tant mieux, car on en redemande !

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Pierre Burssens

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23/07/2016