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Vincent, un saint au temps des mousquetaires, par Jean Dufaux, Martin Jamar (Dargaud)

Vincent, un saint au temps des mousquetaires

Scénario : Jean Dufaux
Dessins et couleurs : Martin Jamar

Dargaud

Ce Siècle a eu Vincent...

En 1643, saint Vincent de Paul était le père Vincent, un prêtre exceptionnel qui battait le pavé de Paris pour aider les plus démunis. Lorsqu'un de ses protégés, Jérôme, se fait assassiner, il décide alors de mener l'enquête. Ses actes de charité et son ouverture d'esprit lui permettent d'interroger tant les marauds que les grands de ce monde.

Si le choix de raconter une histoire inspirée de la vie de saint Vincent de Paul peut surprendre, on sait d'emblée qu'avec l'expérience et le savoir-faire de Jean Dufaux, l'approche choisie pour un tel sujet sortira des sentiers battus. Voilà qui se vérifie rapidement à la lecture de Vincent, un saint au temps des mousquetaires. En effet, s'il y est question de foi, de charité, de spiritualité, le scénariste évite tous les clichés trop fréquemment associés à ces thématiques. 

Les auteurs nous proposent en effet de suivre une enquête, menée par un personnage hors du commun, et c'est de cette manière qu'ils nous brossent le portrait du père Vincent. Un prêtre, mais surtout un homme de son temps, confronté à la dureté de celui-ci, et à tous ses contrastes. Un homme qui se bat, aussi, porté par une foi inébranlable, et qui consacre son énergie et son talent à aider les plus pauvres, à mettre sur pied et à structurer ses "oeuvres" en leur faveur.

Rapidement, on est happé par ce bel album. L'intrigue est solide, bien construite, et on ne peut rester insensible à son "héros" et à son énergie débordante. En voilà un personnage de BD épatant...oui, mais il s'agit surtout d'un personnage authentique dont l'oeuvre perdure toujours aujourd'hui, près de quatre siècles plus tard.

Martin Jamar fait partie des dessinateurs qui travaillent depuis longtemps avec le prolifique scénariste, et leurs apports respectifs se révèlent totalement complémentaires. Le dessinateur nous offre des portraits marquants en même temps qu'une balade étonnante dans le Paris du Grand Siècle. Le niveau de détail de ses cases est impressionnant, sans pour autant que le résultat ait jamais l'air figé. Et le tout est rehaussé de couleurs directes.

En refermant l'album, on a le sentiment d'avoir lu une excellente BD historique, mais aussi d'avoir eté surpris et touché. Et cette sensation persiste suffisamment longtemps pour donner l'envie de s'y replonger.


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Pierre Burssens

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Du même scénariste :

Niklos Koda - T14: Le Spiborg, par Jean Dufaux, Olivier GrensonMeutes - T1: Lune Rouge, par Jean Dufaux, O. G. BoiscommunBarracuda - T5: Cannibales, par Jean Dufaux,  - T1: , par Jean Dufaux,

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08/12/2016