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La Cire moderne, par Vincent Cuvellier, Max De Radiguès, collection Ecritures (Casterman)

La Cire moderne

Scénario : Vincent Cuvellier
Dessins : Max De Radiguès
Couleurs : N/B

Casterman, collection Ecritures

Crise de Foi

Lorsqu'un héritage improbable - un stock de cierges ! - lui tombe du ciel, Manu est bien obligé de se bouger un peu. Avec sa copine Sam et le frère de celle-ci, Jordan, ils élaborent un business plan du feu de Dieu (sic) : faire la tournée des monastères de France, y écouler leur marchandise et financer ainsi leurs vacances. Curieusement, ce road trip estival conduira Manu à bouleverser sa conception même de l'existence.

Choisir de parler de la Foi en BD n'est pas évident. Le sujet est devenu "sensible" pour beaucoup, dont pas mal de médias. Vincent Cuvellier, spécialisé jusque-là dans la littérature jeunesse, en a pourtant fait le pari pour son premier scénario. Max De Radiguès a, de son côté, plusieurs fois traité, via son dessin clair et particulièrement lisible, des difficultés et incertitudes des adolescents et jeunes adultes. Le duo se complète de belle façon autour de cette Cire moderne.

La Cire moderne, c'est la marque de la marchandise dont hérite le gentil Manu. Des cierges que le garçon va tenter de vendre auprès des habituels clients de son oncle décédé. Le jeune homme découvre ainsi différents monastères, parfois très pittoresques, différentes déclinaisons de la religion et de la prière qui, peu à peu l'amènent à se remettre en question. Mais Manu n'est pas seul dans cet aventure, accompagné par Sam, sa pétulante copine, et par Jordan, le frère de celle-ci, à la perception des choses très...premier degré.

On s'amuse beaucoup, à la lecture de la Cire moderne, car il s'agit avant tout d'une comédie au ton très actuel. Le trio est attachant et comporte, à lui seul, un potentiel comique bien exploité par les auteurs. Ceux-ci nous font aussi découvrir, d'étape en étape, des communautés chrétiennes parfois très surprenantes. Pourtant, à aucun moment, le scénario ne bascule de ce côté dans la grasse caricature, ni, à l'inverse, dans une lourdeur moralisatrice. Pas de jugement non plus, mais une chronique joyeuse et étonnante, forcément éclairée d'une petite lumière très partiulière.

L'itinéraire de Manu ne laisse, en tous cas, pas indifférent, ne fût-ce que parce qu'il est raconté et dessiné de manière aussi plaisante et agréable.

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Pierre Burssens
31/01/2017