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Big Bang Saïgon, par Hugues Barthe, Maxime Péroz (La Boîte à Bulles)

Big Bang Saïgon

Scénario : Hugues Barthe
Dessins et couleurs : Maxime Péroz

La Boîte à Bulles

Une année au Vietnam

Lassé de ne pas trouver d’emploi à la sortie des Beaux Arts, Maxime décide de prendre le large et de découvrir le monde. Et comme il faut bien commencer quelque part, Maxime choisit le Vietnam, car il a dans l’idée de retrouver la trace du mystérieux demi-oncle que son grand-père, ancien militaire, aurait laissé là-bas après la guerre d’Indochine. Ce n’est pourtant pas lui qu’il va rencontrer à Saigon, mais l’amour fou, en la personne d’Akiko, une jeune Japonaise souriante qui va bouleverser son programme et sa vie. 

A travers les hésitations de Max, soupçonné par ses parents, les années passant, de devenir un possible "Tanguy", l'anti-héros du film d'Etienne Chatiliez, et puis sa décision de partir pour le Vietnam, c'est à un fort joli voyage que nous convient Hugues Barthe et Maxime Péroz. Un beau voyage, en effet, au cours duquel le scénario, sensible, prend le temps d'explorer questionnements et sentiments dans une approche intimiste et douce, et ce même quand éclate la passion entre Max et Akiko, une (toute petite) japonaise de 27 ans. Mais les moments d'insouciance, les heures passées à faire l'amour sont hélas fugaces, et ce qui pourrait être simple ne le reste vraiment jamais.

Un beau voyage aussi grâce au dessin de Maxime Péroz. Son trait souple et élégant bâtit des scènes marquées par l'équilibre et la fluidité. De plus, le dessinateur insère dans certaines planches des croquis réalisés sur le terrain, issus de ses carnets de voyage. Il va même plus loin en y intégrant parfois ses personnages. On y retrouve logiquement le détail qui "fait vrai" et participe au dépaysement du lecteur. 

Sans que Big Bang Saîgon puisse être qualifié de BD érotique, le récit comporte néanmoins quelques scènes torrides. Cependant, celles-ci y trouvent naturellement leur place, s'inscrivent dans son déroulement et ne sont en aucun cas faciles ou racoleuses. On y ajoutera une colorisation très particulière, qui alterne les bichromies selon les lieux des différentes séquences et on aura de quoi recommander aux amateurs ce très agréable roman graphique, sensible et délicat.


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Pierre Burssens

Du même scénariste :

, par Hugues Barthe Dans la peau d'un jeune homo, par Hugues Barthe

Pour en savoir plus : Le blog de Maxime Péroz

02/02/2017