Les Enfants de la Résistance
Tome 3 : Les deux géants
Scénario : Vincent Dugomier
Dessins et couleurs : Benoît Ers
Le Lombard
Nocturnes
Le papa de François a été fusillé par les nazis. Après cette épreuve, François, Lisa et Eusèbe sont plus que jamais déterminés à reprendre leurs activités résistantes. Toujours cachés sous le nom de « Lynx », ils mènent à bien de nouvelles missions, de plus en plus dangereuses, en collaboration avec « Pegase », finalement rencontré, et qui se révèle un agent de Londres. Mais il ne voit en eux que des petits messagers. L'oncle de François, adepte du Maréchal Pétain, espère, lui, revenir dans la ferme de son frère décédé, ce qui ne facilite pas la poursuite des actions des 3 Enfants de la résistance.
Le climat s'assombrit encore pour François, Lisa et Eusèbe. En effet, le poids de l'occupation allemande s'alourdit, notamment à travers la récolte du cuivre et des matériaux non ferreux à destination des usines d'armement allemandes.Car l'allemagne vient d'entrer en guerre avec la Russie. Plus encore que pour les deux premiers tomes de la série, Vincent Dugomier insère très habilement son scénario au coeur d'événements authentiques datés et très précis, comme, par exemple, l'assassinat d'un soldat allemand dans le métro parisien par des résistants communistes. Jamais cependant cette volonté de précision historique et l'aspect didactique de l'aventure ne viennent alourdir la lecture.
En effet, les jeunes héros sont sympathiques et attachants, on tremble par moments pour eux, mais on sourit aussi de leur dynamisme et de leur inventivité face à l'ennemi et à ses collaborateurs. Le scénario ménage d'ailleurs quelques "chutes" en bas de page de droite, laissant planer un suspense jusqu'à...la page suivante. Un procédé souvent employé encore il y a peu lorsque la BD grand public bénéficiait de davantage de publications hebdomadaires. Mais le trio grandit, et à leurs missions d'enfants de la résistance se substituent peu à peu des actions de résistance, culminant ici de manière...explosive.
Le trait de Benoït Ers s'affine encore d'un cran par rapport aux tomes précédents, et le dessinateur signe des planches et cases d'une précision et d'une lisibilité exemplaires. On se régale aussi de son remarquable travail sur les couleurs, souvent douces et lumineuses, qui s'accordent fort joliment, en particulier, avec de beaux décors naturels.
Un dossier didactique à la fois riche et accessible revient, en fin d'album, sur tous les aspects historiques rencontrés dans cet épisode. Ce tome 3 confirme, si nécessaire, toutes les qualités de cette série utle, intelligente et passionnante pour les lecteurs de tous âges. Bref, indispensable !