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Libertalia - Tome 1 : Le Triomphe ou la Mort, par Fabienne Pigière, Rudi Miel, Paolo Grella (Casterman)

Libertalia

Tome 1 : Le Triomphe ou la Mort

Scénario : Fabienne Pigière, Rudi Miel
Dessins et couleurs : Paolo Grella

Casterman

Sous la bannière "A Deo Libertate"

Une ville libertaire, fondée par des pirates, est-elle née à Madagascar, au début du XVIIIe siècle, de l'imagination de Defoe, l'auteur de Robinson Crusoé, ou de la folie d'un gentilhomme français, Misson, en rupture avec son époque, et d'un prêtre italien défroqué, Carracioli, en lutte contre les fastes de l'Eglise ? À Libertalia, dans la cité de toutes les utopies, ténèbres et lumières s'affrontent dans une lutte à mort, sans vainqueurs ni perdants.

Un jeune noble pourchassé pour s'être révolté et avoir tiré sur un Vicomte trafiquant d'esclaves et un prêtre s'opposant aux abus de l'Eglise face aux plus pauvres se retrouvent embarqués dans une histoire qui va les conduire aux Antilles afin de fonder leur cité. Entre piraterie, aventure et réflexions qui annoncent le siècle des Lumières, Fabienne Pigière et Rudi Miel nous font voyager plus vite que le vent dans ce premier volet d'une série prévue sous forme de triptyque.

En effet, pas le temps de s'ennuyer dans Le Triomphe ou la Mort. On sent que les auteurs ont beaucoup de choses à raconter. Les motivations des deux personnages principaux sont ainsi rapidement esquissées, afin de plonger rapidement le lecteur dans l'actionDe ce côté, batailles, combats navals, rencontre avec des indigènes menaçants se succèdent à un rythme effréné, assortis de l'introduction du "méchant de service", l'ignoble Dalbarade. Le début de lecture demande ainsi un petit temps d'acclimatation tant les auteurs, justement, usent de raccourcis pour nous emmener dans la partie centrale de leur récit. On s'y laisse ensuite très facilement emporter. 

Le dessin de Paolo Grella est particulièrement séduisant, inspiré des grands de l'âge d'or de la BD italienne, il évoque aussi parfois celui du trop discret René Follet. Le choix de ses couleurs, un rien passées, peut surprendre. L'ensemble, porté par un découpage très dynamique, s'avère très efficace et titille déjà suffisamment notre curiosité pour attendre avec intérêt et impatience le tome 2 de Libertalia, qui aura pour titre Les Murailles d'Eden.

A noter que le tome 3 de la série l'Art du Crime (Glénat), signé Berlion, Omeyer et Maiolo, s'inspirait lui aussi le mythe de Libertalia, la cité oubliée. La série de Fabienne Pigière, Rudi Miel et Paolo Grella est cependant nettement plus fidèle aux écrits du capitaine Charles Johnson, illustre inconnu considéré comme un pseudonyme de Daniel Defoe.

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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

Galkiddek - T1: , par Frank Giroud, Paolo Grella

Pour en savoir plus : Le blog de Paolo Grella

04/05/2017