Mc Queen
Tome 2 : Trois petits singes 2/2
Scénario et dessins : Emilio Van Der Zuiden
Couleurs : Fabien Alquier
Paquet
Vertige graphique
Bouleversé par la mort de son associé, McQueen poursuit le récit de son enquête auprès de sa psychanalyste. Hammett lui ayant proposé de lui livrer la petite Maya en échange de la statuette, McQueen n'a plus le choix : il va tout faire pour mettre la main sur les Trois Petits Singes, tout en protégeant Millie, la nièce de De Crecy.
Il aura fallu deux années et demie pour retrouver le simiesque détective d'Emilio Van Der Zuiden pour ce second volet des Trois Petis Singes, c'est dire si une relecture de l'album précédent s'avèrera indispensable pour se replonger...et retrouver ses marques dans son univers très particulier. On poursuit donc cette chasse aux Trois Petits Singes, une mystérieuse statuette à laquelle des truands semblent accorder une grande importance, le tout dans le climat des polars noirs des anées 60-70'.
Emilio Van Der Zuiden alimente son récit et sa mise en images de multiples clins d'oeils, littéraires, cinématographiques et...bédéphiles. On notera ainsi la présence d'un second rôle issu des rangs des pittoresques complices de Rastapopoulos en planche 13. L'intrigue s'avère assez classique mais bien rythmée. L'auteur joue avec l'ambiance et les clichés du genre, sans se prendre jamais trop au sérieux et nous concocte de cette manière un étonnant hommage aux séries B, appuyé par des dialogues très typés.
Le dessin est particulièrement soigné, flirtant avec la ligne claire et rappelle parfois le style de Philippe Berthet. Les décors sont remarquablement détaillés et, on l'imagine, basés sur une solide documentation. Si le physique de Mc Queen peut surprendre au premier abord, que dire de celui des personnages féminins aux courbes impressionnantes ?
Mais ce qui constitue assurément l'originalité de Mc Queen est son découpage. Il n'y a pas, en effet, deux planches qui se ressemblent dans cet album. L'auteur joue avec ses cases, représente plusieurs fois le même personnage dans un grand décor, ne recule devant aucun cadrage audacieux ou compose une planche à la manière des célèbres escaliers de Escher, avant d'inviter le lecteur à plier d'autres pages pour lui proposer une lecture alternative. Certes, il faut parfois s'accrocher pour suivre les déambulations de Mc Queen dans ce dédale graphique, mais le résultat est bluffant !
On mentionnera aussi les belles couleurs de Fabien Alquier et l'annonce d'une prochaine enquête intitulée La Dague Mexicaine.