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Isadora, par Julie Birmant, Clément Oubrerie (Dargaud)

Isadora

Scénario : Julie Birmant
Dessins : Clément Oubrerie
Couleurs : Clément Oubrerie et Nicolas Bègue

Dargaud

L'étoile fragile

Isadora Duncan arrive à Paris en même temps que Picasso, mais, à l'Expo Universelle 1900, c'est Rodin qu'elle découvre. Et c'est une révélation. Elle qui ne croyait qu'en la beauté simple des Grecs, veut désormais connaître les passions que Rodin a frappées dans le marbre. Et d'abord l'Extase. Plus facile à dire qu'à faire... Pourtant, au gré de ses rencontres, entre le sculpteur et Loïe Fuller quel que soit le continent qu'elle foule, elle approfondit son art, la danse, et jamais ne renonce à l'absolu. Elle traverse les épreuves, les soubresauts, comme une petite flamme magique, qui ne s'éteint jamais.

Après les quatre tomes de Pablo (Dargaud) et surtout Il était une dois dans l'Est (Dargaud) que ce one-shot vient compléter grâce à une approche différente, Julie Birmant et Clément Oubrerie poursuivent l'exploration d'une époque au foisonnement culturel sans pareil mais également marquée par de grandes fractures politiques. Isadora Duncan traverse celle-ci, conduite par ses idéaux et ses aspirations, son talent et son exaltation, portée aussi par ce que l'on appellerait plus tard une forme de "star-system". Isadora danse ses rêves, rencontre les grands de ce monde mais poursuit avant tout sa liberté et son indépendance, nourries des textes mythologiques.

Plutôt que d'axer leur récit sur la danse, qu'Isadora révolutionna par sa grande liberté d'expression, les auteurs nous montrent tous les contrastes de son histoire à travers quelques épisodes choisis d'une véritable odyssée entre gloire et misère, lubies excentriques  et caprices du destin. Comme celui qui emporta la célèbre danseuse le 14 septembre 1927. Julie Birmant nous dresse le portrait d'un personnage idéaliste, fragile et attachant mais qui semble souvent, aussi, en décalage avec les réalités auquel il est confronté.

Clément Oubrerie, graphiquement, nous emporte aisément dans le tourbillon de cette existence en combinant plusieurs techniques. De ce côté, les épisodes où l'héroïne rencontre Rodin puis Loïe Fuller sont particulièrement marquants. Nul doute que ceux qui ont apprécié les titres précités tomberont amoureux de la jolie et sensible Isadora. Quant aux autres, ils découvriront à travers les 140 pages de ce beau roman graphique un personnage authentique...qui avait tout pour devenir une héroïne de BD. Seul regret : un petit dossier historique présentant l'authentique Isadora Duncan et son histoire n'aurait pas été superflu en complément des planches.

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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

Les Royaumes du Nord - T1, par ,

Pour en savoir plus : Le site de Clément Oubrerie

06/06/2017