Zorglub

Tome 1 : La Fille du Z

Scénario : José Luis Munuera d'après Franquin
Dessins : José Luis Munuera
Couleurs : Sedyas

Dupuis

Moi, Zandra, 16 ans, fille de Zorgub !

Zandra, 16 ans, sort d'une séance de cinéma avec son petit ami, André, lorsque des zorgbots leur tombent dessus et l'enlèvent... pour la ramener de force chez son père, Zorglub. La conversation qui s'ensuit ne plaît guère à la jeune fille et ne tarde pas à s'envenimer. Jusqu'à ce que, en colère et par erreur, Zorglub déclenche un rayon laser qui transforme une ville entière en île.

Après Choc, voilà qu'un autre incontournable méchant issu des séries qui ont construit l'histoire des éditions Dupuis est, lui aussi, mis à l'honneur : le grand Zorglub. Créé par Franquin et Greg, l'ingénieur fou est apparu pour la première fois dans...Z comme Zorglub, en 1959. Aujourd'hui, c'est l'un des dessinateurs des aventures de Spirou et Fantasio, José Luis Munuera qui lui consacre, non seulement un album, mais le premier tome d'une série en devenir.

Disons-le d'emblée, il s'agit d'une excellente surprise ! Munuera s'est vraiment imposé en tant qu'auteur complet avec Les Campbell et on sent qu'il met aujourd'hui toute l'expérience qu'il en a tiré au service du savant aussi mégalo qu'allumé. On croit connaître Zorglub au travers des aventures de Spirou, pourtant l'auteur nous en fait découvrir une facette insoupçonnée : la fibre paternelle. En effet, comme l'indique son titre, Zandra, une pétillante ado, constitue le coeur du récit. Surprotégée par son papa aux méthodes et moyens démesurés, on comprend aisément tout ce que cette mignonne gamine représente pour lui, ou du moins on croit le comprendre avant de découvrir que...

La Fille du Z est une aventure humoristique menée à 100 à l'heure. L'auteur distribue généreusement humour et rebondissements et, comme dans les Campbell, parvient à ménager dans ce cocktail une bonne dose d'émotion et, osons le dire, de tendresse, en campant des personnages immédiatement attachants. Zorglub ne ramollit pas, mais Zorglub est tout de même un papa qui tient à sa fille comme à la prunelle de ses yeux !

D'un autre côté, on la comprend, Zandra. Pas facile, quand on est ado, de composer avec un paternel aussi envahissant. Mais quand un inquiétant général tente de mettre la main sur vous, la situation se complique encore. Chapeau aussi pour l'espèce de mise en abîme de la première séquence. Tout ça n'est pas très sérieux, mais on est là pour s'amuser.

Graphiquement, la patte de l'auteur est immédiatement reconnaissable. Son trait vivant et élégant est bien soutenu par les couleurs de Sedyas. Les lecteurs belges apprécieront tout particulièrement les scènes "bruxelloises" de l'aventure. Pas de doute, La fille du Z nous fait craquer !