Caroline Baldwin
Tome 17 : Narco Tango
Scénario et dessins : André Taymans
Couleurs : Studio Sept B
Paquet
T-Rex
Montréal. Le printemps est arrivé. Les papillons virevoltent dans le ciel tandis que des couples de danseurs ont repris possession des allées des parcs municipaux pour s'adonner au tango-libre. Dans l'ombre, une nouvelle drogue particulièrement toxique a fait son apparition, causant des ravages dans le milieu des toxicomanes et de la prostitution. C'est dans ce cadre que nous retrouvons Caroline Baldwin, enquêtrice chez Wilson Investigation, sur les traces d'un certain Juan Zalamea. Celui-ci, brillant scientifique, n'a plus donné signe de vie au laboratoire pharmaceutique qui l'emploie. Le plus gênant est qu'il a emporté avec lui quelques documents sensibles qui, aux dires du laboratoire, pourraient bien intéresser ses concurrents...
Le voilà donc, après cinq années d'attente, ce 17e épisode de Caroline Baldwin. Entre-temps, la jolie détective s'est lancée dans une aventure cinématographique hélas non aboutie (30 minutes de film mises en boîte), a pris le chemin d'un autre éditeur après des négociations compliquées (*) et a vu ses précédentes enquêtes rééditées sous forme d'une très belle intégrale en 4 volumes, dont le dernier est paru il y a peu. Soulignons au passage la judicieuse décision de l'auteur et de l'éditeur de donner à ce nouvel album un look s'inscrivant dans la continuité de celui de cette intégrale, offrant ainsi à la nouvelle déclinaison de la série une appréciable homogénéité.
Le scénario de Narco Tango avait initialement été écrit pour le cinéma, et c'est sous la forme d'une histoire complète en 44 planches qu'André Taymans redonne vie à son héroïne. Le récit est original, bien construit, et le contexte du tango-libre, malgré la noirceur inhérente à l'enquête, lui apporte une touche de légèreté et d'exotisme (on sait quelle musique écouter en refermant l'album...). A partir d'un soupçon d'espionnage industriel dans une firme pharmaceutique, on emboîte le pas décidé de Caroline Baldwin sur des pistes surprenantes...
Le tome 4 de l'intégrale |
Héritier de la ligne claire, le dessin d'André Taymans laisse percevoir le soin, mais aussi le plaisir de son auteur à relancer la série dans un nouveau contexte. Personnages expressifs, décors particulièrement détaillés (les amoureux de Montreal apprécieront), parfaite lisibilité, de quoi prendre plaisir à lire et...regarder Narco Tango, bien soutenu par les couleurs du Studio Sept B. André Taymans y glisse également un hommage à Hubert Mounier (Cleet Boris) et prête les traits de ce dernier à l'un des protagonistes. A noter qu'une page, en guise de postface, évoque les circonstances de la création de ce 17e tome et les bases scientifiques de son intrigue.
Narco Tango constitue, en tous cas, un bon épisode de la série, et fait aisément oublier la petite baisse de régime perceptible sur le diptyque de l'Ombre de la Chouette. Un retour réussi !
(*) Evénements relatés, entre autres, dans le dossier accompagnant le tome 4 de l'intégrale