La Horde du Contrevent

Tome 1 : Le cosmos est mon campement

Scénario : Eric Henninot d'après l'oeuvre d'Alain Damasio
Dessins : Eric Henninot
Couleurs : Gaetan Georges

Delcourt, collection Neopolis

Contre vents et marées !

Après une longue formation et une attente impatiente, une bande d’enfants quitte Aberlaas, la cité des confins. Leur mission : marcher sans relâche jusqu’à l’Extrême-Amont, la source mythique du vent qui balaye leur monde jour et nuit. Ils sont la 34e Horde du Contrevent. Golgoth, chef froid et têtu, ouvre la marche ; derrière lui, Sov, le scribe, frêle rêveur d’un monde meilleur… derrière encore, les autres membres de la horde sans qui rien ne serait possible et qui doivent rester unis envers et contre tout.

Considéré comme un chef-d’œuvre inadaptable, la Horde du Contrevent version BD avait tout du projet casse-gueule. Dès la lecture de la longue préface signée Alain Damasio, l’auteur du roman de plus de 500 pages, on devine qu’il n’en sera rien. Car l’auteur a aimé cette adaptation, cette vision particulière qui transpose sans trahir, qui donne à voir là où il donnait à imaginer. Chaque lecteur imagine ce qu’il veut à partir des mots qu’il lit… et force est de constater que la vision de Henninot est tout simplement grandiose. Dès les premières pages, nous sommes happés dans ce monde où le vent est omniprésent. Tout tourne autour de lui dans une frénésie telle qu’on le sent même fouetter notre visage au fil des pages. L’univers se déploie avec cohérence, jusque dans le vocabulaire technique. Chaque membre de la Horde, avec ses forces et ses faiblesses, devient instantanément attachant. Et puis, on a autant envie de découvrir ce qu’il y a au bout de la route que de découvrir le chemin qui y mène. Un chemin traversé par un souffle épique, ou plutôt un vent épique que n’auraient pas renié les maitres de la SF.

Les dessins font exister cet univers si particulier avec une force rare, donnant presque un corps et une âme au vent invisible et pourtant si présent, comme un personnage à part entière. Un premier tome de 80 pages qui donne autant envie de lire la suite que de découvrir le roman pour ceux qui ne l’ont pas lu. Les autres, les fans, ne devraient pas renier cette adaptation.