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Bérézina - Tome 3/3, par Frédéric Richaud d'après Patrick Rambaud, Ivan Gil (Dupuis)

Bérézina

Tome 3/3

Scénario : Frédéric Richaud d'après Patrick Rambaud
Dessins : Ivan Gil
Couleurs : Elvire De Cock

Dupuis

Survivre

L'hiver polaire s'est abattu sur les plaines russes, emportant avec lui les forces des soldats de Napoléon Bonaparte. Contrainte de se retirer toujours plus loin afin d'échapper aux impitoyables cosaques lancés à ses trousses, la glorieuse armée française n'est plus qu'une longue file de morts en sursis ; et dans cette fuite éperdue pour sauvegarder le peu qui demeure, apparaît bientôt le fleuve glacé qui donna son nom à cet épisode symbolique de la campagne de Russie : la Bérézina. 

Il neigeait...et ce simple verbe revient comme un leitmotiv à de nombreuses reprises dans les premières planches de ce troisième volet du triptyque adapté du roman de Patrick Rambaud, justement intitulé Il neigeait. Il neigeait, et cette répétition donne directement le rythme au scénario de Frédéric Richaud. La débâcle de la grande armée est confrontée aux éléments, et si Bonaparte, qui reprend son rôle de général, tente encore une fois un coup d'audace, désespéré il est vrai, ceux qui le suivent se fragmentent et se perdent sur les sentiers enneigés de Russie, harcelés par les détachements cosaques.

On y retrouve Vialatoux, Paulin, Roque, D'Herbigny, autant de personnages dont on a suivi le chemin dans les épisodes précédents. Exposés au froid, aux privations, tous essayent de se débrouiller pour survivre. Mais face à l'horreur du cannibalisme, comment ne pas sentir sa raison vaciller ? Le scénario restitue fort bien le climat désespéré de cette retraite de Russie. Et le maigre espoir d'un gué, puis d'un pont sur la Bérézina se brisera pour devenir le souvenir douloureux d'un épisode particulièrement cruel... Frédéric Richaud conjugue le destin de quelques personnages égarés dans cette folie et le récit des faits historiques, et jalonne l'album de quelques scènes émouvantes ou impressionnantes.

Au long des trois tomes de La Bataille et des trois volets de Bérézina, Ivan Gil a affiné et précisé son trait et il clôture, pour sa part, cette série en apothéose. Les quelques imperfections ou approximations que l'on a pu luii reprocher dans les tomes précédents sont aujourd'hui oubliées. Par contre, le dessinateur s'y entend toujours autant pour signer une mise en images à grand spectacle et certaines de ses planches sont véritablement grandioses. Mention spéciale, aussi, pour les couleurs d'Elvire De Cock.

L'adaptation de La Bataille était une réussite, Bérézina va plus loin encore. De quoi combler les passionnés d'histoire, particulièrement d'histoire napoléonienne...


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Pierre Burssens

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03/04/2018