San-Antonio
Tome 1 : San-Antonio chez les Gones
Scénario : Michaël Sanlaville d'après Frédéric Dard
Dessins et couleurs : Michaël Sanlaville
Casterman
Sourire policier
San-Antonio, c'est du polar, aujourd'hui un rien rétro, mais c'est surtout un humour dévastateur introduit par d'imparables jeux de mots et d'improbables expressions, marque de fabrique de Frédéric Dard. Le scénario repecte l'esprit de l'auteur, et si le point de départ policier est bien présent, la rigolade prend vite le pas sur l'enquête formelle.
Le ton est rapidement donné avec la prestation de Bérurier en tant qu'instituteur, interrompue par un inspecteur auquel Sanlaville prête les traits d'Eric Zemmour. On croisera d'ailleurs d'autres people au long des planches de l'album, dont un Depardieu relativement discret et un DSK fidèle à sa...réputation. Des apparitions de guest-stars qui contribuent à donner à l'aventure un petit côté intemporel, lui évitant l'écueil des clichés sixties.
On (sou)rit certes beaucoup, mais la visite de San-Antonio chez les Gones se déroule à un rythme enlevé, l'histoire est riche en péripéties et on ne s'ennuye pas une minute à la lecture de l'album. Michaël Sanlaville se plie à une narration plus traditionnelle que sur ses précédents opus, son dessin agréable et ses couleurs acidulées (fort éloignées de la classique noirceur des polars) font le reste. Un polar souriant et franchouillard à découvrir.