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L'été fantôme, par Elisabeth Holleville, collection Mille Feuilles (Glénat)

L'été fantôme

Scénario, dessins et couleurs : Elisabeth Holleville

Glénat, collection Mille Feuilles

En attendant l’adolescence…

Chaque été immuablement, Louison et sa grande sœur se retrouvent en vacances chez Mamy, dans le sud. Seulement cette année le fossé générationnel se creuse entre les deux sœurs car les centres d’intérêt ne sont plus les mêmes. Aussi, pour combattre l’ennui qui la gagne, l’héroïne va s’inventer Lise, un fantôme qui n’est autre que l’ombre de sa grand-tante décédée ici dans des circonstances qu’elle aimerait bien connaître. Que vient faire Lise au milieu de tout ça, qu’attend Louison de cette apparition qui la terrifie dans un premier temps ? Est-ce que ce fameux fantôme finira par lui faire accepter cette tante qu’elle n’a connue qu’au travers des photos et des récits de sa grand-mère ?

La jeune autrice réalise une belle performance en accomplissant son deuxième opus avec un pavé de 250 pages avec lequel le lecteur aura du mal à s’ennuyer. Cette bande dessinée, très fluide tant dans la narration que dans le découpage des planches, coule à la vitesse des vacances au bord de la mer où la maison de famille accueille une préadolescente, pas toujours très bien dans ses baskets mais qui, à force de s’ennuyer ferme, va s’inventer un univers onirique où un(e) fantôme tient toute sa place. C’est frais, comme les moments passés sous les arbres de la propriété à se demander s’il convient d’aller à la plage avec ses cousines adolescentes qui ne veulent pas s’embarrasser d’elle ou rester avec Mamy et son chien Rodin, à jouer aux cartes.

Pour plusieurs générations de jeunes filles et garçons, ces vacances familiales auront été souvent le passage de l’âge de l’enfance à l’âge adulte, tant attendu mais aussi tant redouté. Le dessin semble simple mais il n’en est rien, les planches sont fouillées avec de beaux encrages rehaussés par les couleurs saturées de l’été, traduisant parfaitement l’ambiance en contraste avec les noirs de la pénombre d’une maison qui vit volets fermés pour empêcher la chaleur de l’investir.

A lire instamment, avant de retourner sur ses lieux de villégiature.

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Bernard Launois

Pour en savoir plus : Le blog d'Elizabeth Holleville

14/05/2018