Le monde selon Zach

Scénario : Stéphane Massard et Jean Rousselot
Dessins et couleurs : Djet

Grand Angle

Lumières

Là où il y a du noir ou du gris, Zach voit de la couleur. Responsable « luminaire » dans un grand magasin parisien, Zach installe des ampoules de couleurs partout où il passe. Mais sa petite amie le quitte, lassée de ce qu’elle croit n’être que des excentricités.  Dévasté, Zach croise alors le chemin de Clélia, une jolie star du porno. Dans l’impossibilité de voir la réalité telle qu’elle est, Zach voit Clélia… comme une danseuse classique. Et, se sentant regardée comme aucun homme ne l’a regardée depuis longtemps, Clélia se laisse embarquer pour un Paris-Bastia… sur un scooter.

C'est une fable moderne que nous offrent Stéphane Massart et Jean Rousselot, au scénario de ce Monde selon Zach. Les premières pages de leur histoire sont fort sombres, mais pour survivre Zach choisit la lumière, et noux côtoyons alors un bien étrange personnage tout au long de ce beau one-shot. Sensible, un brin naîf, fragile comme les ampoules électriques qu'il installe, Zach est un rêveur, avec une perception de la réalité qui n'appartient qu'à lui. Sa rencontre avec Clélia, fatiguée du porno, va être déterminante. En effet, la jeune femme ne demande, elle, qu'à rêver, et Zach l'entraîne dans un drôle de road-movie en scooter.

Leur périple est jalonné d'épisodes amusants, de rencontres pittoresques, et les recherches entamées par le compagnon (?) de Clélia apportent au récit un minimum de suspense. Le charme de l'histoire agit rapidement et on partage ainsi avec les personnages principaux une jolie parenthèse, une fuite vers la liberté et peut-être, qui sait, vers un nouveau départ...

Djet porte cette aventure en images d'un trait moderne aux influences manga, décliné selon un découpage fort dynamique. Il a, en outre, su donner au personnage principal un physique qui répond parfaitement à son caractère et ses particularités. On a parfois l'impression que c'est sur un fil tendu au-dessus notre monde trop matérialiste et  cartésien que Zach se balade, emmène Célia et...le lecteur, enchanté de pouvoir rêver les yeux ouverts.

Charmant, amusant et doucement poétique, Le monde selon Zach se détache ainsi d'une grande partie de la production actuelle. A croire que, contrairement à Zach, nous voyons trop de noir et de gris. Peut-être serait-il temps de voir de la couleur et de la lumière...  Un album à savourer !