
Rencontres obliques
Scénario : Clarke et invités
Dessins : Clarke
Couleurs : N/B
Le Lombard
Ténèbres et lumière
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Un tatouage qui s'anime pour tuer. Un homme trahi par ses doubles. Un cadavre qui ressent la douleur. Après Réalités Obliques et Mondes Obliques, Clarke s'amuse une nouvelle fois à tronquer les perspectives et à jouer avec les limites de son univers noir et fascinant.
Surtout connu pour Mélusine, série humoristique mettant en scène un petite sorcière sympa dans un monde fantastique souriant, Clarke se révèle de plus en plus comme un auteur protéiforme. Ainsi, après l'interpellant Les Danois, nous le retrouvons dans le surprenant exercice qui a déjà donné lieu aux deux albums précités. 4 planches (carrées), 16 cases (carrées) et du noir et blanc sont les moyens que s'octroie l'auteur pour construire, comme une courte nouvelle en littérature, un récit bref, dans un registre fantastique étendu, à la chute souvent étonnante.
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Clarke ratisse large, et les historiettes qui composent ce troisième recueil vont de l'horrifique à l'étrange, en passant par le surréalisme, quand il n'utilise pas tout simplement le noir et le blanc de sa page comme les ténèbres et la lumière. Nouveauté pour ces Rencontres obliques, et qui en justifie le titre : la participation de 9 scénaristes venus d'horizons très différents, et qui jouent le jeu de en respectant, pour une histoire chacun, leur cahier des charges très précis. On retrouve ainsi au casting Andreas, Raoul Cauvin, Aimée de Jongh, Vincent Dugomier, Philippe Foerster, Joseph Safieddine, Kid Toussaint, Fabien Vehlmann et Zidrou.
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De quoi apporter davantage de diversité aux 25 récits de l'album. Tous ne sont pas du même niveau, mais les "chutes" de certains sont vraiment surprenantes ou relèvent parfois d'un humour (très) noir et grinçant. Et globalement, les guest stars s'en tirent avec les honneurs. Si d'un point de vue scénaristique on peut évaluer le défi que représente chacune de ces histoires, on apprécie surtout la mise en image sde Clarke. Son dessin est sensible, élégant et son utilisation du noir et blanc, qui colle bien au contexte global de l'album, est particulièrement habile et judicieuse.
Cependant, à l'instar de ses deux prédécesseurs obliques, ces Rencontres constituent avant tout un exercice de style susceptible d'intéresser les plus curieux ou les admirateurs de l'auteur.