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Les contes mécaniques : Silence, par Loïc Malnati (Paquet)

Les contes mécaniques

Silence

Scénario, dessins et couleurs : Loïc Malnati

Paquet

Coeurs d'automates

Silence (sans aucun rapport avec l'oeuvre de Comès), premier Conte Mécanique, évoque l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice, sans violence, mettant en scène une métaphore de cet évènement, et la guérison d'un enfant au coeur blessé. C'est une histoire sur la résillience et la nécessité de toujours rester en contact avec son coeur et la beauté du monde.

Dessinateur, illustrateur, tatoueur...Loïc Malnati a aussi mis son talent au service de la télévision et du cinéma. Avec ce premier tome des Contes mécaniques, c'est encore une autre corde d'un arc décidément bien garni qu'il nous dévoile. L'auteur nous plonge en effet dans un univers peuplé d'automates aux comportements et sentiments très...humains. Silence, premier récit de cet album constitue ainsi une approche symbolique de la tragédie de la Promenade des Anglais, sans que jamais celle-ci soit directement citée. Quelques éléments de décors l'évoquent, mais l'auteur, ici seul maître à bord, a choisi de donner priorité à la sensibilité et à la délicatesse et ce de manière presque paradoxale dans le monde métallique, steampunk dans lequel se déroule ce Conte. 

Car il sagit bien d'un conte. L'auteur ne s'embarrasse pas de textes ni de détails inutiles. Une voix off, celle du conteur, acteur et témoin dans Silence, extérieur dans Fleur éternelle, second récit à figurer dans l'album. Loïc Malnati préfère laisser parler ses dessins, et de ce côté on est comblés. En effet, il a choisi d'utiliser une technique numérique dont le rendu évoque autant les lavis que l'aérographe, et ce dans un noir et blanc (et toutes les nuances de gris nécessaires aux reflets métalliques) qui domine la majorité des planches et cases. Quand d'autres couleurs s'y combinent, elles sont aquarellées ou éclatantes, participant au(x) récit(s) à leur manière.

Les automates des Contes mécaniques ont un coeur, et les deux histoires que l'on découvre sont touchantes et empreintes d'une belle poésie. Quelques illustrations relevant du même univers viennent les compléter. Le soin apporté au contenu trouve écho dans le contenant. En effet, les Contes mécaniques prennent place dans un très beau petit album au format carré, à la reliure toilée et à la couverture enrichie de vernis métallisés. 

Un bel objet pour des histoires douces-amères susceptibles de séduire jeunes et moins jeunes, et pas seulement parmi les amateurs de BD. Il vous manque un cadeau pour Noël ?

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Pierre Burssens
20/12/2018