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Duke - Tome 3 : Je suis une ombre, par Yves H., Hermann (Le Lombard)

Duke

Tome 3 : Je suis une ombre

Scénario : Yves H.
Dessins et couleurs : Hermann

Le Lombard

Donner la mort

Le riche et puissant Mullins a chargé Duke d'escorter un convoi transportant 100 000 dollars. Mais le voyage est de courte durée : des bandits dirigés par le frère de Duke attaquent la diligence et s'enfuient avec le butin. La mission de Duke a changé : il doit retrouver son frère, avant que les tueurs engagés par Mullins ne s'en chargent. 

Un magot, une diligence, le héros chargé de les escorter...des ingrédients classiques du western s'invitent dans Je suis une ombre. L'album peut d'ailleurs se lire pratiquement comme un one-shot. Cependant, les agissements de certains personnages, à commencer par ceux de Duke, sont conditionnés par leur passé, figuré ou évoqué dans les deux premiers épisodes de la série. Sur cette base classique solide, Yves Huppen construit cependant un scénario qui ne manque pas de retournements de situations, et plus complexe qu'on pourrait l'imaginer de prime abord.

L'histoire est enrichie de personnages forts, dont l'apparence est parfois trompeuse. C'est le cas pour le servile Timothy Swift, qui semble décalé dans ce contexte, et plus encore pour Edward "Ed" Kemper, qui veut faire de Duke un ami, et le suit comme une ombre menaçante.

Il est vrai que ce dernier est clairement inspiré d'Edmund Emil Kemper, dit Ed Kemper. Ce tueur en série et nécrophile américain, accusé d'une dizaine de meurtres dont ceux de ses parents et de sa grand-mère,  est toujours incarcéré aujourd'hui en Californie. La confrontation du héros et de cette présence malsaine qui l'accompagne un bout de chemin est intéressante, une audacieuse trouvaille qui aurait peut-être mérité d'être davantage exploitée.

Graphiquement, Hermann reste incontestablement un géant du style réaliste, et les qualités de sont dessin sont encore transcendées par le recours à la couleur directe. Les dialogues de Yves H.ne sont en aucun cas envahissants et certaines planches muettes ont vraiment tout pour se laisser admirer. La couverture, comme la dernière séquence qui se déroule majoritairement sous la pluie rappelleront de bons souvenirs aux nostalgiques du déjà lointain Désert sans lumière (Comanche). Tandis que l'irruption d'un inquiétant personnage indique, s'il en était besoin, que la chevauchée de Duke -qui ressemble de plus en plus à une malédiction- est loin d'être terminée.

La dernière fois que j'ai prié sera le titre du prochain tome de ce western crépusculaire et désespéré.

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Pierre Burssens

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Pour en savoir plus : Le site officiel d'Hermann

12/02/2019