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Hot space - Tome 1 : Crash program, par Le Pixx (Kamiti)

Hot space

Tome 1 : Crash program

Scénario et dessins : Le Pixx
Couleurs : Daviet

Kamiti

Pourvu qu'elle soit morte...

Parce que la planète Aoba renferme une ressource qui pourrait changer à jamais la nature même de l’humanité,  la République Terrienne va chercher à l’annexer. Pour ce faire, l’amirauté de la flotte va créer un incident diplomatique. L’idée est d’abattre un vaisseau, tuer son pilote, et se servir de cette mort comme motif d’invasion, puis d’annexion. Nohraïa Kovalski sera la pilote à sacrifier. Mais...il n’est pas dit qu’elle se laissera faire !

La trame scénaristique de Crash program aurait pu convenir à un thriller réaliste, mais Le Pixx (Pierre Le Pivain) a choisi de la situer dans l'un de ses univers de prédilection, à savoir la science-fiction. Au centre de son histoire, Nohraïa Kovalski, pilote forte tête au caractère bien trempé, bête noire de sa hiérarchie pour laquelle l'occasion est tentante de faire d'une pierre deux coups. Un personnage auquel on s'attache vite et qui, destiné à être un pion sacrifié sur un échiquier qui lui échappe, ne vas pas l'entendre de cette oreille.

Pas de longue mise en place pour ce premier volet du triptyque Hot space, mais de l'action, beaucoup d'action qui procure, dès les premières planches, un moment de lecture agréable et prenant. En effet, Le Pixx nous fait, d'une péripétie à l'autre, mesurer l'ampleur des moyens mis en place pour éliminer Nohraïa, mais on découvre aussi qu'elle n'est pas tout-à-fait seule et l'auteur nous donne, au passage, l'envie d'en apprendre plus au sujet des Kadisses, autochtones d'Aoba, et de leurs étranges facultés.

Illustrateur, un temps responsable de l'encrage et des décors de la série Klaw (Le Lombard), Le Pixx adopte un trait réaliste simple mais très efficace. Il évite au dessin comme au scénario la surcharge de détails trop souvent présente en SF et privilégie la cadence du récit, soutenue par un découpage très cinématographique, et sa lisibilité. Ceci n'empêche pas le dépaysement -on est bien dans l'espace, c'est de la SF et même du space opera-  d'être au rendez-vous, ni certaines séquences mettant en scène la pilote et la Kadisse de revêtir un petit côté mystique. Des scènes qui constituent d'agréables parenthèses dans une aventure au rythme trépidant généreuse en rebondissements.

Grâce à cette histoire de SF sans prise de tête menée remarquablement, Le Pixx réussit haut la main l'épreuve du premier album. Il s'inscrit aisément parmi les auteurs à suivre et on attend d'ores et déjà la suite de Hot space avec impatience et intérêt. A souligner aussi le très bel apport, aux couleurs, de Véra Daviet. Le nom de celle-ci méritait assurément, comme c'est le cas, de figurer en couverture à côté de celui de l'auteur. Une reconnaissance qui nous semble encore bien trop rarement accordée aux coloristes sans le talent desquel(le)s, pourtant, nos lectures préférées ne seraient pas ce qu'elles sont !

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Pierre Burssens

Pour en savoir plus : Le site de Le Pixx

04/03/2019