Auracan » chroniques » Les brûlures
Les brûlures, par Zidrou, Laurent Bonneau (Grand Angle)

Les brûlures

Scénario : Zidrou
Dessins et couleurs : Laurent Bonneau

Grand Angle

Ce que la vie réserve...

Dans les rues d’une petite station balnéaire, les putes tombent comme des mouches. Un premier cadavre, atrocement mutilé, est découvert, puis un second, brûlé  La série, pourtant, ne fait que commencer... Arrêter les assassins, les deux policiers chargés de l'enquête n'y comptent pas trop. Les victimes sont des prostituées...  Mais les deux flics cherchent à comprendre. C'est leur boulot, et surtout ce qui les aide à tenir debout !

Malgré son titre, c'est en eaux troubles, très troubles que nous emmène cet album signé Zidrou et Laurent Bonneau. En effet, l'élément liquide y est fort présent. L'action se déroule en bord de mer, mais la piscine municipale aussi lui sert autant de décor que de pivot.  Deux flics désabusés surnommés Light et Nutella sont confrontés à une série de meurtres de prostituées. Nutella doit également faire face à ses problèmes personnels. De son vrai nom Assane Ndiaye, celui-ci s'impose comme le personnage principal des Brûlures. Entre les pistes ténues de l'enquête et les fausses pistes de sa vie privée, il évolue en un drôle d'équilibre, traînant son blues de cappuccino en cappuccino.

Zidrou signe un scénario sobre et peu bavard, se rattachant plus au style du roman noir qu'à un polar classique. Il installe avant tout une ambiance, et puis prend le lecteur par la main pour l'entraîner dans cette histoire pleine de faux-semblants et de silences...très expressifs. Et on va de découverte en découverte dans un récit fort peu prévisible et à la construction surprenante.

Le traitement graphique de Laurent Bonneau peut déconcerter au premier abord. En effet, le dessinateur a choisit d'utiliser différentes techniques : mine de plomb, plume, encres colorées ou encre de chine. Il les alterne de séquence en séquence et parfois les mélange au sein d'une même scène, s'approchant même, à certains moments, de l'abstraction. Pourtant, passée la surprise, force est de constater que cette approche est totalement appropriée à l'histoire et à son atmosphère. L'ensemble fonctionne fort bien et on en vient à s'attarder sur telle ou telle planche, sur telle ou telle scène, afin de mesurer et d'apprécier le choix judicieux effectué par l'artiste par rapport à celle-ci. A tel point que l'on aurait presque du mal à imaginer l'intrigue mise en images de manière plus traditionnelle.

Les Brûlures ne peut, en tous cas, laisser indifférent et une fois sa lecture terminée, on aura plaisir à y revenir pour apprécier la qualité de l'histoire, ses images étonnantes et la construction du scénario. Zidrou fait coup double en nous surprenant encore une fois et en nous permettant de (re)découvrir le talent de Laurent Bonneau.

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Du même scénariste :

 - T5: La fugue, par Zidrou, Jordi Lafebre , par Zidrou, Chevalier Brayard, par Zidrou, Porcel L'adoption - T1, par Zidrou, Arno Monin

Du même dessinateur :

Metropolitan - T2: , par Julien Bonneau, Laurent Bonneau

A lire également :

Aussi sur le site :

11/03/2019