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La planète des cauchemars, par Mathieu Sapin, Patrick Pion (Rue de Sèvres)

La planète des cauchemars

Scénario : Mathieu Sapin
Dessins : Patrick Pion
Couleurs : Walter Pezzali

Rue de Sèvres

L'endroit qu’il faudrait éviter…

Quand on ne peut pas se payer des vols directs,  la seule alternative consiste à prendre un omnibus. C’est ce à quoi doit se résoudre une jeune fille qui désire rejoindre sa famille en prenant la barge qui fait escale à Innsmouth,  avant de rejoindre Arkham. Malgré les avertissements du guichetier sur l’inhospitalité de la ville d’Innsmouth, à commencer par le Gilman’s, seul hôtel en ville et qu’il ne faut pas fréquenter, elle se dit qu’elle y passera tellement peu de temps qu’il lui suffira d’attendre dans la salle de l’aérogare avant de reprendre la barge spatiale de 20 heures. Intriguée quand même par le tableau apocalyptique dressé par le guichetier, elle décide de tenter l’aventure.

Seulement ça, c’est le scénario idéal, et il va immanquablement se dérouler d’une manière radicalement différente. Que va-t-elle découvrir dans cette ville ? Pourquoi la population est-elle affublée de visages tous plus horribles les uns que les autres, comme si une contamination avait sévi ? Et si finalement elle devait rester coucher au Gilman’s ?

Le Cauchemar d'Innsmouth, la nouvelle d’Howard Phillips Lovercraft publiée en 1936 prend une nouvelle dimension sous la plume de Mathieu Sapin qui transpose le récit dans un univers de science-fiction. Celui-ci s’en tire fort bien car adapter une oeuvre n’est jamais chose aisée, surtout quand elle a été écrite par un  romancier devenu "culte" au fil du temps. Les dialogues sont alertes et le découpage, à la manière des feuilletons, relance le suspense à chaque fin de page, entraînant le lecteur dans une spirale infernale, propre à provoquer des cauchemars.

Le dessin réaliste de Patrick Pion, donnant corps à des décors et des personnages fantasmagoriques, se prête parfaitement au scénario angoissant. Mention toute particulière au coloriste Walter Pezzali qui, par ses touches froides, renforce l’ambiance pesante du récit. Le lecteur restera assurément sur sa faim, bien décidé à attendre une suite qui devrait certainement promettre…

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Bernard Launois

Du même dessinateur :

, par Marie Pommepuy, Patrick Pion

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27/03/2019