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Le chevalier errant, par Ben Avery d'après George R.R. Martin, Mike S. Miller (Dargaud)

Le chevalier errant

Scénario : Ben Avery d'après George R.R. Martin
Dessins : Mike S. Miller
Couleurs : J.Nanjan & Sivakami Mohan

Dargaud

Le grand Dunk

Westeros est étrangement paisible. Mais la peste s'est abattue sur le royaume et sous la surface, les tensions persistent seize ans après une rébellion ratée. En ces temps troublés, le chevalier Ser Duncan le Grand, alias Dunk, et son écuyer, surnommé l'Œuf, voyagent à travers le royaume des sept couronnes. Mais le jeune garçon n'est pas n'importe qui, et ses origines doivent être dissimulées à tout prix. En partance vers Winterfell, Dunk et Œuf s'arrêtent en chemin pour participer à un tournoi lors d'un mariage. Le champion remportera un oeuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d'intrigues et d'ambitions, et malgré eux, ils se retrouvent au coeur d'un complot.

Alors que la Game of Thrones mania se voit relancée avec la diffusion de l'ultime saison de la série TV phénomène, Dargaud nous propose de découvrir Le chevalier errant, adaptation d'un roman faisant office de prequel à l'oeuvre principale de Georges Martin. Le roman peut se lire indépendamment de la série, et pour la BD, la lecture des six tomes de Game of Thrones réalisés par T. Patterson et D. Abraham ne constitue pas non plus un passage obligé. En effet, si on se trouve bien dans l'univers de Westeros, comme le démontrent certains noms ou lieux cités, ainsi que des allusions à sa mythologie et le recours à un des fameux oeufs de dragon, l'histoire de Ser Duncan se suffit à elle-même.

Cette adaptation en comics initialement publiée par Bantam Books a d'ailleurs été confiée à une équipe différente de celle de la série originale. Côté récit, rien de bien neuf sous le soleil du royaume des sept couronnes. Même si l'histoire se déroule bien avant les conflits qui déchirent les personnages popularisés par la télé, tensions, complots coups bas et traîtrises en tous genres sont déjà monnaie courante.

L'ensemble n'est guère aisé à retranscrire en BD et le scénario de Ben Avery, très bavard, a du mal à prendre son envol. On est ainsi plutôt satisfait d'arriver (lentement) au fameux tournoi, chapitre principal de cette aventure qui nous offre davantage d'action. En coulisses, hélas, ça complote et ça bavarde encore beaucoup, sans éclaircir une histoire plus complexe qu'on pouvait l'imaginer au premier abord.

La mise en images de Ben Avery est soignée mais souffre de certaines faiblesses, avec notamment ces chevaux totalement disproportionnés. Les scènes d'action sont spectaculaires mais l'ensemble n'échappe pas à certains clichés liés aux comics, comme ce personnage principal qui, pour un chevalier errant, semble passer beaucoup plus de temps dans de très actuelles salles de body-building que sur les sentiers de Westeros. Néanmoins, les possesseurs des albums de T. Patterson et D. Abraham ne devraient pas se sentir dépaysés, et c'est à eux, ainsi qu'aux fans hardcore de George R.R. Martin et de son univers que l'on réservera ce bout de chemin en compagnie du Chevalier errant.

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Pierre Burssens
16/04/2019