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Berlin sera notre tombeau - Tome 1/3 : Neukölln, par Michel Koeniguer, collection Mémoire 1939 - 1945 (Paquet)

Berlin sera notre tombeau

Tome 1/3 : Neukölln

Scénario et dessins : Michel Koeniguer
Couleurs : Fabien Alquier

Paquet, collection Mémoire 1939 - 1945

Adieu, à bientôt...

La 33 Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne, en français, la 33e division de grenadiers de la Waffen-SS Charlemagne , nommée le plus souvent  la division Charlemagne, était l'une des divisions d'infanterie de la Waffen-SS de la Seconde Guerre mondiale. Elle était constituée majoritairement de Français engagés volontaires. Cette division étrangère de l'armée allemande participa à la bataille de Berlin en avril et mai 1945. Sous le commandement du SS-Hauptsturmführer Henri Fenet, elle fut la dernière compagnie à défendre le bunker d'Hitler.

Michel Koeniguer traite d'un sujet délicat en mettant en scène des soldats de la division Charlemagne, mais l'auteur s'attache davantage, à raison, à nous narrer le destin de ces soldats condamnés implicitement plutôt que d'ouvrir un débat idéologique aux relents douteux. Le scénario ne s'attarde pas vraiment sur les raisons qui ont poussé ces hommes à porter les emblèmes nazis. Seules quelques allusions glissées dans les dialogues laissent percevoir combien la collaboration, à travers ses différents mouvements, s'était elle-même enfoncée dans le chaos.

Neukölln nous fait partager la progression désespérée d'un petit groupe de soldats dirigé par l'Oberscharführer (équivalent d'Adjudant) Henri de Varennes dans une ville en ruines, où pourtant la population civile tente de continuer à vaquer à ses occupations. Dans un tel contexte, alors que l'armée rouge se trouve déjà dans Berlin, les combats s'apparentent à de la guerilla urbaine. On se bat pour un bloc de maisons, une rue...  Des affrontements qui n'en sont pas moins meurtriers d'autant que le seul appui sur lequel peuvent espérer compter les militaires est celui des recrues inexpérimentées de la ou de gamins des jeunesses hitlériennes.

Alors que la chute de la ville est inéluctable, le devenir des personnages principaux est scellé. Le scénario ne l'annonce pas de manière évidente, mais là aussi Michel Koeniguer le précise habilement à travers certains dialogues. Le seul espoir serait-il de tenir jusqu'à l'arrivée des américains ?  On sait dès le départ que le triptyque n'aura pas un dénouement heureux, mais le récit reste plein de suspense, et conduit le lecteur à le vivre au plus près de ces hommes.

Le dessin réaliste, classique, est extrêmement détaillé et les amateurs d'uniformes et de matériel militaire seront assurément comblés. Par contre certains personnages se ressemblent un peu trop et quelques pages sont nécessaires à bien les situer. La première édition de Neukölln comporte, en bonus, les 7 premières planches du tome 2 en noir et blanc. De quoi apprécier plus encore l'énorme boulot effectué par le dessinateur...et l'apport des couleurs de Fabien Alquier.

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Pierre Burssens

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04/07/2019