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Irons - Tome 2 : Les sables de Sinkis, par Tristan Roulot, Luc Brahy, collection Troisième vague (Le Lombard)

Irons

Tome 2 : Les sables de Sinkis

Scénario : Tristan Roulot
Dessins : Luc Brahy
Couleurs : Hugo Facio

Le Lombard, collection Troisième vague

Le chantier de la guerre

Après le tsunami de 2004, la construction de nouveaux ponts pour relier les villages est lancée. À Sinkis pourtant, les travaux tardent et n'aboutissent pas. Irons est envoyé sur place pour enquêter sur ce retard. Mais remettre en question le travail de la société internationale Starbridge n'est pas sans danger, et Irons se retrouvera vite confronté à un ingénieur malhonnête et des hommes de main redoutables.

Tristan Roulot a incontestablement eu une belle idée en faisant d'un ingénieur-expert en superstructures le héros de sa série Irons. Publiées dans la collection Troisième vague essentiellement consacrée aux thrillers, les aventures de Jack Irons nous sortent agréablement des sentiers (chantiers ?) battus du genre. Les sables de Sinkis confirment ainsi la bonne impression laissée par le tome précédent. Changement de décor pour le flegmatique héros, notre homme atterrit en Indonésie afin de diagnostiquer le cas du pont de Sinkis, en travaux depuis plus de dix ans.

Arrivé sur les lieux, il découvre une situation beaucoup plus complexe que prévue, et que ni les locaux, ni les ouvriers en charge du projet n'ont l'air décidés à lui faciliter la vie. La mystérieuse société Starbridge Inc semble avoir fait tous les mauvais choix dans l'élaboration de son chantier, tandis que les disparitions et les cadavres s'accumulent dans la région. Rapidement, sa propre vie est menacée...

L'intrigue de cette nouvelle histoire est bien construite. Le scénariste n'est pas tendre envers certains acteurs occidentaux qui se comportent sur place comme en pays conquis. Mais au-delà de ces images un rien clichés, il nous fait peu à peu découvrir une effrayante tractation, d'autant plus plausible quand l'argent fait loi et sur des territoires qui semblent oubliés d'une grande partie du Monde. Les sables de Sinkis se révèlent à la fois captivants et intéressants. Les rebondissements n'y manquent pas  et le cliffhanger qui referme l'album nous invite d'ores et déjà à attendre sa suite intitulée Les disparus d'Ujung Batu avec intérêt.

Le dessin de Luc Brahy fait le job, sans plus, hélas...  En effet, si son trait réaliste classique conserve une forme de spontanéité bienvenue, certaines cases semblent davantage soignées et détaillées que d'autres, notamment au niveau des décors. Une grande image du pont en chantier, en pages 6 et 7, laisse perplexe quant à l'alignement des deux extrémités de celui-ci (même s'il est en chantier !) quand on sait la précision exigée par de telles constructions. Irons ne peut tout de même pas réaliser de miracles ! Gageons que ces erreurs ne seront plus que des souvenirs à la lecture du prochain tome.

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Pierre Burssens

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17/07/2019