1989, le grand Tour
Scénario, dessins et couleurs : Max Cabanes
Dupuis, collection Aire Libre
Chacun son Tour
Du 1er juillet au 23 juillet 1989 se déroule le 76e Tour de France, 21 étapes pour 3 285 km. Max Cabanes va suivre cette épreuve inoubliable, qualifiée alors par la presse de Tour le plus fou et en tire un récit digne des exploits réalisés par les coureurs. 30 ans après, l'auteur-reporter fait revivre cette épreuve de haut vol.
Il n'y a pas de petit Tour de France. Boucler la prestigieuse épreuve est un exploit sportif et humain. Mais l'édition 1989 et le suspense entretenu par les performances d'Herrera, Fignon et Lemond ont gagné un reflet tout particulier. Passionné de cyclisme, gamin rêveur qui jouait avec des figurines de coureurs dans les années 60', Max Cabanes a pu vivre cette épreuve de l'intérieur, à bord d'une voiture du Tour. Il en a tiré un ouvrage, quelque part entre le reportage dessiné (inédit alors) et le carnet de voyage, paru à l'époque sous le titre La boucle magique (Dargaud). Aire Libre nous permet de (re)découvrir ce récit dans une version entièrement repensée, complétée de nombreux dessins inédits et remise en page, telle que l'a imaginée l'auteur.
Nul besoin d'être un fou de cyclisme pour se plonger dans cette histoire où la réalité semble dépasser la fiction. En effet, outre les exploits sportifs, l'auteur nous livre son expérience personnelle et nous fait découvrir les rouages de l'un des événements les plus suivis au monde. Les aspects humains sont mis à l'avant-plan. Qu'il s'agisse du dépassement de soi opéré par les champions, des rencontres effectuées par Max Cabanes ou des souvenirs évoqués, l'ensemble se lit avec plaisir et se révèle souvent émouvant.
Et puis il y a ces aquarelles réalisées en cours de route, qui captent les petits et grands moments, la détermination des coureurs comme la passion et l'émerveillement des spectateurs.
Certaines sont davantage symboliques, mais toutes expriment le ressenti de leur auteur et transportent le lecteur dans ce contexte tellement particulier, où la course s'impose comme LA réalité. C'était en 1989. J'étais ce môme qui avait suivi jadis les exploits du Tour au transistor et qui voyait enfin les figurines de plomb rouler à 60, tomber dans des ravins et manger comme des ogres, le soir, en chantant victoire dans des hôtels hallucinés. 30 années plus tard, les repentirs flottent, comme un rêve à reprendre, explique Max Cabanes.
Présenté sous un format à l'Italienne, ce véritable journal du Tour donne lieu à un fort bel album susceptible d'intéresser tout autant les admirateurs de la Grande boucle et de son histoire que les bédéphiles.