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L'Almanach, par Jean-Claude Servais (Dupuis)

L'Almanach

Scénario et dessins : Jean-Claude Servais
Couleurs : N/B

Dupuis

Au coin du feu...

A chaque mois son prénom : Hélène, Angélique, Félicien... Et à chaque prénom son histoire fantastique. Ces histoires qui viennent rythmer les saisons, comme ces almanachs d'autrefois présents dans les cuisines ou près de l'âtre. Ces légendes oubliées nous parlent de fantômes, de sorcières, d'enfants perdus, de vengeance... autant de contes diaboliques qui font frémir et qui permettent de se souvenir que non loin de nous reposent l'étrange et l'inconnu...

En attendant Le fils de l'ours, dont la parution est annoncée le 18 octobre - puisqu'il semble bien que l'auteur gaumais se soit écarté de ses Chemins de Compostelle - Dupuis réédite l'Almanach, un classique de Jean-Claude Servais. Initialement publié chez Casterman en noir et blanc et sous forme d'un seul album en 1988, L'Almanach reçut ensuite les couleurs de Guy Raives afin d'être réédité en deux tomes de 72 pages  en 2006 sous le titre Les diaboliques.

C'est la version en noir et blanc que l'on retrouve ici en un volume à la réalisation soignée et qui bénéficie d'un dos toilé. A cette époque, le dessin de Servais est prévu pour le noir et blanc, et toutes les nuances du trait encré de ce grand dessinateur réaliste suffisent, comme pour Tendre Violette, à lui donner toute sa force. Chaque planche ou presque mérite que l'on s'y attarde.

Avec une étrange coutume pour fil rouge, L'Almanach rassemble 12 courts récits, prépubliés dans la magazine (à suivre...), empreints de légendes et de superstitions qui puisent parfois leurs origines dans de très anciennes traditions. Certaines histoires sont surprenantes, inquiétantes et très réussies. D'autres atteignent moins précisément leur cible. Mais toutes transportent le lecteur dans un univers qui, au travers des ans, est resté associé à Jean-Claude Servais et à son talent de créateur d'images. 

En ouvrant L'Almanach, on emprunte un sentier tortueux qui nous conduit au coeur des forêts oubliées de l'Ardenne profonde. Alors prends garde, voyageur, si tu y discernes les traces de deux pieds fourchus...

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Pierre Burssens
18/09/2019