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La guerre des Lulus : La perspective Luigi 2/2, par Régis Hautière, Damien Cuvillier (Casterman)

La guerre des Lulus

La perspective Luigi 2/2

Scénario : Régis Hautière
Dessins : Damien Cuvillier
Couleurs : David François

Casterman

Libres comme des Lulus !

Second volet du spin-off de la Guerre des Lulus consacré au passage en Allemagne, en 1916, de Lucien, Ludwig, Lucas, Luce et Luigi, cette étape prend place entre les tomes 3 et 4 de la série originale mais n'avait pu être développée au sein de celle-ci afin de conserver la structure générale d'un album par année de guerre. Comme dans le premier tome de La perspective Luigi, le plus gourmand des Lulus confie ses souvenirs, en 1937, à un écrivain. Il le fait cette fois dans le décor des fameux hortillonages amiénois, ce qui nous vaut quelques très belles images de cet endroit qui semble hors du temps.
 
En 1916, les Lulus sont faits prisonniers dans le camp de Holzminden. Un camp de détention pour civils où ils sont associés à des détenus de droit commun, leur condition ne leur permettant pas d'être logés avec des notables otages des allemands. Le très ambigü Onésime Decombray, dit Gronésime, limite collabo et jaloux de ses maigres prérogatives et de son petit confort y veille. Les Lulus  y vivotent tant bien que mal, mais progressivement, le besoin de liberté se fait sentir. En effet, jusque-là, dans son itinéraire, le petit groupe a été privé de presque tout...mais pas de liberté. Un projet d'évasion se dessine peu à peu, et se précise pour Ludwig à la lecture d'un roman de Jules Verne.
 
Depuis le tome 1 de la série-mère, on retrouve à chaque fois avec beaucoup de plaisir les attachants Lulus, un plaisir qui ne se dément pas dans La perspective Luigi.
En deux tomes Régis Hautière signe à nouveau un beau cocktail d'aventure, d'humour et d'émotion. Dans ce second album, le moyen de s'évader semble démesuré, mais les astuces mises en oeuvre pour y parvenir donnent lieu à nombre de péripéties (sur)prenantes.  La perception de ces événements par le Luigi de 1937 a un rien gagné en sagesse. Cependant les Lulus de la maison des enfants trouvés ont toujours fonctionné dans la débrouille et cette fois, en 1916, ils font vraiment très fort !
 
En ne cherchant pas à imiter le dessin de Vincent Hardoc, Damien Cuvillier procure à La perspective Luigi sa propre originalité graphique -avec peut-être davantage de réalisme dans le trait- sans néanmoins que celle-ci contraste exagérément avec Les cinq albums originaux. David François semble quant à lui choisir des couleurs plus contrastées pour ce spin-off.
 
Autant d'éléments qui permettent à la fois à la Perspective Luigi d'être abordée seule, mais qui en font aussi un complément indispensable pour les admirateurs de la série initiale. A noter qu'en fin d'album on peut découvrir les deux premières planches dessinées par Hardoc de Lucien, qui marque le début d'un nouveau cycle de La guerre des Lulus se déroulant dans l'immédiat après-guerre.
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Pierre Burssens
27/09/2019