
Ira Dei
Tome 3 : Fureur normande
Scénario : Vincent Brugeas
Dessins : Ronan Toulhoat
Couleurs : Ronan Toulhoat et Rémy Pennarun
Dargaud
Combats et coups bas
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Bataille de Vénosa. Après la Sicile, c'est le sud de l'Italie qui doit faire face au déferlement normand. Les troupes, guidées par Guillaume de Hauteville et grossies par l'arrivée de nouveaux mercenaires attirés par leurs exploits, écrasent sans aucune pitié l'armée byzantine, menée par le capétan Dokéianos. Face à une telle puissance, le Basileus Michel IV doit prendre des mesures radicales et fait sortir Maniakès de ses geôles pour le placer à la tête de son armée. Si la démonstration de force des Normands ne lui plait guère, les échecs byzantins sont, au contraire, vus d'un très bon oeil par l'Église.
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Ayant la confiance de Guillaume, Étienne est chargé de manipuler ce dernier afin que son armée ne devienne pas une nouvelle menace pour la foi chrétienne. Quant à Tancrède, il repart au combat au côté d'Harald, qui ne voit plus en son ancien ami qu'un faible.
Avec Fureur normande, c'est un nouveau diptyque nommé cycle italien qui démarre dans la saga d'Ira Dei,. Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat nous transportent à nouveau en méditerrannée, dans un contexte historique qui nous est finalement peu connu, caractérisé par la présence parmi les acteurs d' une mosaïque de peuples et autant de combattants.
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On retrouve très logiquement les personnages principaux des deux premiers tomes, mais le scénario de Vincent Brugeas n'est pas avare en retournements de situation et le véritable rôle qu'ils jouent évolue en fonction des complots, luttes de pouvoirs (parfois au sein d'un même parti) et jeux d'influences. Ainsi, pendant toute la première partie de l'album, Tancrède est plutôt relégué en arrière-plan, au gé des stratégies et des affrontements.
Car des batailles, il y en a, portées en images de manière impressionnante par Ronan Toulhoat qui plonge le lecteur au coeur des combats, cerné par un déchaînement de violence et de fureur. Le trait très expressif du dessinateur excelle à restituer ces émotions, encore amplifiées par le découpage et les couleurs parmi lesquelles le rouge occupe une place de choix. On pense à la narration de la bataille de Venosa et surtout à l'affrontement entre Varègues et Normands en fin d'album, marqué par la trahison de Hugues et décliné graphiquement en deux doubles pages extrêmement spectaculaires.
La bonne compréhension du récit (et des divers coups bas mis en scène) demandera peut-être une relecture des deux premiers albums de la série mais son côté épique, assuré par la partition graphique de Ronan Toulhoat est, lui, perceptible au premier coup d'oeil et...dès la couverture de ce bien titré Fureur normande.