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Le vagabond des étoiles - Tome 1, par Riff Reb's, collection Noctambule (Soleil)

Le vagabond des étoiles

Tome 1

Scénario, dessins et couleurs : Riff Reb's

Soleil, collection Noctambule

Quand la souffrance pousse à l’imaginaire…

Darrel Standing, ingénieur agronome interné pour meurtre, sait que ses jours sont comptés à San Quentin, la prison d’état de Californie. Alors qu’il attend d’être pendu, il ne peut s’empêcher de se livrer à des bravades face à une administration pénitentiaire bornée et belliqueuse. Cette attitude va lui valoir des sévices hors du commun, tels que la camisole de force endossée des jours entiers. Comment pouvoir affronter ses souffrances sans basculer dans la folie ? La solution réside peut-être dans sa propension à s’évader par les rêves en pratiquant l’auto-hypnose…

De Guillaume de Saint-Maure dans le Paris de Louis XIII à l’ermite hystérique, en passant par la conquête de l’Ouest confrontée aux attitudes belliqueuses de Mormons, les pensées oniriques ne cessent d’affluer pour braver les souffrances et au-delà, résister aux gardiens et à leur direction qui n’ont de cesse de lui faire avouer des exactions qu’il n’a pas commises.

L’auteur complet Riff Reb’s a encore frappé et ce, de belle manière. Le scénario de ce premier opus, qui sera suivi d’un second tome, libre adaptation du roman éponyme de Jack London, transporte le lecteur dans un univers carcéral terrifiant où l’avilissement des êtres reste la constante.

Le scénario, fort bien construit, alterne les périodes de rebellion et des sévices subis en retour avec les transports chimériques de son cerveau.

La force de cette histoire réside notamment dans la faculté du scénariste à réaliser un récit dynamique adapté à la bande dessinée sans altérer le contenu du roman. Riff Reb’s a déjà réalisé d’excellentes adaptations pour la bande dessinée, plus particulièrement dans le monde de la mer. Ici, le changement de cap s’avère des plus réussis avec un univers en vase clos contrebalancé par des saynètes délirantes et chevaleresques.

Le dessin n’est pas en reste et sert de belle manière son scénario avec des encrages profonds, renforcés par des aplats numériques qui corroborent le côté tragique du récit. Indispensable !

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Bernard Launois
21/10/2019