Télémaque
Tome 3 : La cité des hommes
Scénario : Kid Toussaint
Dessins : Kenny Ruiz
Couleurs : Noiry Lee
Dupuis
Derrière les apparences...
Toujours à la recherche d'Ulysse, Télémaque, son fils, Polycaste, princesse de Pylos, Personne, cyclope érudit, et Zéphyr, jeune et intrépide vent de l'ouest, arrivent au pays des Lestrygons. Euryloque se souvient qu'il est passé par là au retour de la guerre de Troie et que, de l'expédition partie explorer cette île, seul Ulysse était revenu vivant ! Nos héros sont faits prisonniers par les Lestrygons, des trolls aussi stupides que cruels et anthropophages.
Mais face à Télémaque, ils changent complètement d'attitude, car ils reconnaissent en lui le fils du roi des Fleurs. Le roublard Ulysse avait donc réussi à se faire proclamer roi des Lestrygons avant de s'éclipser discrètement et d'abandonner un Néoptolème fiévreux et délirant aux habitants de l'île. Mais alors, qui donc est le chef de guerre psychopathe qui met à feu et à sang tout le Péloponnèse et qui s'apprête à attaquer Ithaque à l'aide d'une forteresse flottante et de soldats mi-hommes mi-fourmis, les Myrmidons ?
Troisième étape, déjà, pour cette Odyssée décalée conjuguant, au scénario, les influences d'Homère et l'imagination et l'humour de Kid Toussaint. Ce boat-trip mené à un train d'enfer emmène cette fois nos héros chez des petits hommes bleus un rien moins sympathiques que ceux créés par Peyo. Télémaque et ses amis risquent gros en abordant l'île des Lestrygons, mais c'est une surprise de taille qui les attend.
Une relecture des deux premiers épisodes ne sera pas superflue pour apprécier convenablement celui-ci. Le lecteur voit en effet le nombre de personnages humains et divins et de créatures diverses augmenter et l'intrigue se complexifier progressivement, avec un certain risque d'en...perdre le fil. Si jusqu'à maintenant la quête de Télémaque et les enjeux politiques et stratégiques qui agitent cette Grèce mythique semblaient bien distincts, ces deux volets se rejoignent en fin d'album, avec pour conclusion un très surprenant cliffhanger derrière lequel on en vient à se demander ce que nous prépare Kid Toussaint dès le prochain album.
Le dynamisme du dessin de Kenny Ruiz répond idéalement à celui de l'histoire et se révèle particulièrement efficace, notamment lors de scènes d'action fort spectaculaires. Mention spéciale à l'audacieux découpage de la première séquence et à une illustration de couverture très cinématographique. Les couleurs flashy de Noiry Lee achèveront d'en mettre plein la vue aux jeunes ados auxquels est a priori destinée la série.