Star FiXion
Scénario : Obion et Bernstein
Dessins et couleurs : Obion
Fluide glacial
Anatomie(s) d'une oeuvre !
Los Angeles, 1976. Dany, producteur de films de Science-fiction, est au bord de la faillite. Il n’a plus le choix : soit il trouve très vite LE projet bankable qui le remettra à flots, soit il est bon pour tourner des films X minables afin de régler ses dettes. C’est alors qu’il rencontre un jeune scénariste, George Lucas, qui lui propose de réaliser son nouveau projet : Star wars...
Un mois avant la sortie du déjà très controversé Rise of Skywalker, Obion et Bernstein nous font découvrir les secrets (ou dessous) du tournage de l'épisode IV dans cette amusante uchronie. Star Wars avait déjà été détourné dans le registre humoristique, mais pas l'histoire de sa réalisation, voilà qui est fait avec Star FiXion ! Un producteur de films de SF fauché recherche un scénario susceptible de redorer le blason (et le compte en banque) de sa société, mais devant les menaces de son banquier, il bascule vers le porno, Star Fiction, la société, se voyant rebaptisée Star FiXion.
Seulement voilà, Dany reçoit un scénario de SF venant d'un certain George Lucas et va entreprendre le tournage de la Guerre des étoiles à sa manière...
Prépubliés dans Fluide Glacial, les gags en 6 cases de Star FiXion constituent ainsi une histoire complète, confrontation entre un jeune George Lucas fort naïf et un producteur aux abois qui, peu à peu, en vient tout de même à culpabiliser de détourner ainsi les idées et les rêves du scénariste. Parmi les guest stars de cette vision joyeusement déjantée, Harrison Ford et Steven Spielberg. Le premier est refusé car il ne dispose pas des bons outils alors que Spielberg pense déjà à Rencontres du 3e type. Et pendant ce temps, imperturbable, George Lucas reste persuadé que le film se tourne selon ce qu'il a réellement imaginé...
Les auteurs multiplient les situations cocasses, les jeux de mots et les allusions à double sens entre l'intrigue et les personnages de la saga spatiale que nous connaissons et sa version classée X imaginée par Dany Delfonso et son acolyte Piotr. Mais ils réalisent surtout le petit exploit de le faire, demi-page après demi-page, sans jamais tomber dans la grosse vulgarité. Mieux, certaines séquences sont réellement hilarantes et le lecteur a même droit, en fin d'album, à un petit suspense avant la première du film.
D'un trait plus simple que pour Mamma Mia ! Obion donne vie à une galerie de personnages rigolos dont le contre-emploi quasi-systématique fait au moins sourire. Un risque, néanmoins, en refermant l'album : ne plus jamais regarder un épisode de Star Wars avec le même regard et assister à la projection de The rise of Skywalker pour la rigolade... Vous voilà prévenus !