Undertaker
Tome 5 : L'Indien blanc
Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Ralph Meyer
Couleurs : Caroline Delabie et Ralph Meyer
Dargaud
Le fils
Un blanc, enterré dans un cimetière Apache, au coeur des terres interdites d'Arizona...impossible ! Et pourtant ; ce blanc s'appelle Caleb Barclay. Il était le fils de la femme la plus riche de Tucson avant d'être kidnappé par les Indiens. Et Miss Barclay est bien décidée à le récupérer coûte que coûte. Telle est la mission qu'elle a donné à son futur mari, Sid Beauchamp. Or ce dernier a autrefois côtoyé un certain Lance Strickland, aujourd'hui mieux connu sous le nom de Jonas Crow, l'Undertaker...
Ne vous laissez pas tromper par le titre de cet album ! En effet, si le thème de l'Indien blanc n'est pas neuf dans l'univers du western, en BD comme au cinéma, l'approche qu'en proposent Xavier Dorison et Ralph Meyer s'avère, elle, particulièrement originale. A nouveau seul, sans Lin et Rose Prairie, Jonas a repris ses activités de fossoyeur. Mais sa piste croise celle d'un ancien compagnon d'armes, devenu shérif et prêt à tout pour obtenir la main de la richissime Miss Barclay. Pour retrouver le corps de son fils en territoire indien, Jonas Crow semble être tout indiqué. Mais les lieux abritent aussi une dernière poche de résistance apache, dirigée par le chef Salvaje.
Xavier Dorison continue à nous fournir de petites indications quant au passé de son héros au gré de ses aventures. L'Indien blanc entame un nouveau diptyque et le scénario, sans le moindre temps mort, conduit le lecteur de surprise en surprise et dans une direction totalement différente de ce que l'on pouvait imaginer à la lecture des premières pages.
Ainsi, peu à peu, on réalise que les rôles attribués aux personnages en début d'album ne sont qu'apparence(s). Le scénariste dévoile habilement et progressivement ses cartes et seuls l'Undertaker, son humour (très) noir et son vautour Jed s'y retrouvent fidèles à neux-mêmes.
Ralph Meyer se surpasse graphiquement, suivant un découpage et des compositions de planches parfois audacieux. Il campe l'action dans des décors somptueux, souvent enneigés, et l'ensemble, tout en possédant personnalité et originalité évoque irrésistiblement quelques grands classiques du western en BD. On pense ainsi aux Shériffs d'Hermann et Greg dans la série Comanche, mais aussi et peut-être surtout, vu le thème évoqué, à la période apache du Blueberry de Giraud.
La série Undertaker s'est rapidement imposée comme un incontournable du genre mais ce remarquable Indien blanc fait assurément figure de cerise sur le gâteau. Si Salvaje, sa suite, confirme ses qualités, on tiendra là la meilleure aventure de l'Undertaker depuis son apparition dans le paysage du western. Un (trop) court cahier graphique complète l'album.