Les mentors
Tome 2 : Seydou
Scénario : Zidrou
Dessins et couleurs : Francis Porcel
Grand Angle
Prisonniers du paradis
Les mythologies du monde entier regorgent de héros conçus sans que leur mère n'ait connu, charnellement, l'homme. Adam, Gilgamesh, légion de demi-dieux de la mythologie grecque ou romaine, pour ne pas parler de la miraculeuse conception du plus célèbre, sans doute, d'entre tous, « Al-Masih » ! Et s'il y avait un fond de vérité dans toutes ces légendes ? Et si, certains de ces Mentors existaient encore ?
Comme la fin du tome 1 le laissait deviner, le diptyque prend un grand tournant à l'entame de ce second volet. En effet, après le thriller tendu que constituait Ana, Seydou répond à de nombreuses questions en suspens et nous entraîne vers les origines mythiques de ces enfants qui semblent avoir été conçus hors de tout rapport sexuel. Un choix scénaristique qui peut certes surprendre mais qui situe assuément la série Les Mentors loin des sentiers battus.
Le savoir-faire de Zidrou n'est plus à démontrer et le prolifique auteur mène habilement sa barque. Le tout est justement, pour le lecteur, d'accepter ce qui se rapproche presque d'un changement de genre d'histoire. Heureusement, les efforts de Joye pour retrouver la trace d'Ana et tenter de comprendre ce qui se passe vraiment conservent le rythme -digne d'un film d'ation US- du premier opus et cette partie de l'aventure reste fort efficace. Soulignons d'ailleurs combien Porcel et Zidrou ont pu, avec ces deux personnages, camper des (anti-) héroïnes attachantes, sensibles et "humaines".
Francis Porcel, de son côté, assure un dessin réaliste qui lui permet entre autres d'accentuer les différences entre l'aspect sophistiqué, presque glamour, du paradis-prison où est gardé Seydou et les situations et personnes davantage ordinaires. Des différences encore amplifiées par ses choix de palettes de couleurs.
La thématique de Seydou est riche et pourrait aisément appeler des suites, à construire peut-être autour d'autres personnages qui apparaissent brièvement ici. Un choix qui éviterait de nous laisser sur l'impression de deux tomes un peu trop contrastés pour atteindre pleinement leur objectif. Alors, à suivre ?