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La bombe, par Laurent-Frédéric Bollée et Alcante, Denis Rodier, collection 1000 Feuilles (Glénat)

La bombe

Scénario : Laurent-Frédéric Bollée et Alcante
Dessins : Denis Rodier

Glénat, collection 1000 Feuilles

Une leçon d’histoire à méditer

Le 6 août 1945 restera gravé dans les mémoires des anciennes générations comme le jour où la face du monde a changé. Hiroshima et Nagasaki : rien que prononcer le nom de ces villes japonaises rappelle l’effroi avec lequel le monde entier a découvert le pouvoir destructeur de la première arme de destruction massive. 75 ans après, à l’heure où les conflits ne cessent de s’intensifier, force est de constater que cette arme nucléaire, possédée par une poignée d’états, aura  jusqu’à maintenant permis de ne pas embraser la planète.

Tout ce que vous aurez voulu apprendre sur l’arme atomique se trouve dans ce récit de 450 pages remarquablement scénarisé par Laurent-Frédéric Bollée et Alcante. On saluera le travail phénoménal de recherche historique et de compilation qui permet de retracer la genèse de la bombe, depuis les mines d’uranium du Katanga jusqu’aux déflagrations nippones en passant par tous les pays qui ont été plus ou moins impliqués dans la création de cet engin de la désolation. Des scientifiques aux politiques en passant par les anonymes qui ont servi de cobayes pour étudier les effets sur la santé d’injections de plutonium, les scénaristes ont brossé, de belle manière, l’histoire de la bombe atomique, sans concessions.

Si au premier abord, le lecteur pourra être rebuté à l’idée de lire les 450 pages qui composent l’album, il se passionnera rapidement pour le devenir funeste de l’uranium, traité comme si c’était un personnage du récit, à part entière. Il suivra ainsi toutes les recherches de savants passionnés, mais également, pour certains d’entre eux, épouvantés par l’ampleur que cela prend et les angoisses que leur création va susciter en eux.

La course entre les états à celui qui la possédera le premier apparait fort bien rendue tant par le scénario que par le dessin réaliste et fouillé de Denis Rodier, mis en valeur par ses noirs profonds.

A l’heure des tristes commémorations des explosions qui auront tué des centaines de milliers de Japonais, voilà assurément un ouvrage de référence qui devrait faire date, venant de plus apporter sa pierre à un devoir de mémoire indispensable pour tous, jeunes et vieilles générations.

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Bernard Launois
26/03/2020