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Epilogue, par Pablo Velarde (Paquet)

Epilogue

Scénario, dessins et couleurs : Pablo Velarde

Paquet

Poussières

Journaliste, Rodrigo Mendoza est chargé de réaliser un reportage au sujet d'une exposition du photographe Antonio Campana. Parmi les images exposées, de nombreux clichés de la guerre civile espagnole. Or ceux-ci semblent avoir réalisés tant du côté des républicains que de celui des nationalistes de Franco. Intrigué par une femme qui, quotidiennement, vient déposer une rose devant l'une des photos de l'exposition, Rodrigo va rapidement dépasser le cadre du simple reportage pour se lancer dans une quête du passé et de sa propre histoire

Alors qu'on le connaît, chez le même éditeur, pour sa série humoristique Garde partagée, Pablo Velarde signe avec Epilogue un imposant roman graphique de plus de 200 pages dans un genre totalement différent.

Point de départ de cette histoire, la récente découverte de centaines de photographies d'Antonio Campana i Bandanas restées cachées pendant 80 ans dans le garage de sa maison. Des photos de la guerre d'Espagne jusque-là inconnues pourtant réalisées par le photographe espagnol ayant récolté le plus de distinctions internationales.

Pablo Velarde associe ainsi dans son récit fiction et faits authentiques et propose au lecteur ce qu'il définit comme un roman policier sans imperméable ni arme à feu, sans enquêteur ni crime, une histoire d’espionnage, d’agents doubles voire triples, une histoire dans laquelle la rencontre d’un garçon avec une fille lui fait découvrir son amour pour une tierce personne, une histoire sur la répression et la censure qui se produit des années après la mort du dictateur.

L'auteur parvient à éveiller notre curiosité au cours des premiers chapitres, mais hélas, plus loin, on s'y perd un peu tant plusieurs histoires viennent s'entrecroiser dans l'enquête menée par Rodrigo. De plus, nombre d'événements évoqués sont précisément ancrés dans l'histoire de la guerre civile espagnole et demandent une relative connaissance de celle-ci pour une bonne compréhension.

Les choix graphiques de Pablo Velarde sont, eux, séduisants, avec un trait semi réaliste agréable majoritairement décliné en noir et blanc, parfois en brun/rouge quand il rappelle certaines scènes situées dans le passé. Néanmoins, de très longues séquences muettes étalées parfois sur 7 ou 8 pages laissent parfois une sensation de dilution et de déséquilibre. L'album, complété d'un petit dossier consacré à Antonio Campana i Bandanas et présentant quelques-unes de ses photographies, pose quelque part la question des limites et de la définition du roman graphique. Car son sujet, davantage contextualisé et développé, aurait sans doute pu donner lieu à un intéressant...roman !

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Pierre Burssens

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06/04/2020