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Vent mauvais, par Cati Baur (Rue de Sèvres)

Vent mauvais

Scénario, dessins et couleurs : Cati Baur

Rue de Sèvres

La campagne pour planche de salut

Béranger Frich, jeune quadragénaire parisien, ne sait plus où il en est : divorcé avec ses deux jeunes filles hébergées en alternance, et surtout avec un boulot de scénariste de films pour lesquels il est en panne d’inspiration. Alors un déménagement à la campagne, ne serait-ce pas la solution à tous ses problèmes ? Finis, les soirées bobo qui finissaient par le lasser, sans parler, d’une part, de ses démêlés avec son ex et d’autre part de sa relation avec  sa nouvelle compagne avec laquelle ce n’était pas le nirvana.

Et puis, ses filles viendront le voir de temps en temps et il pourra enfin se consacrer à la rédaction de la suite du film qui l’a consacré. Il finit par jeter son dévolu sur une bicoque bordée d’éoliennes située à une centaine de kilomètres de Paname. Ne finira-t-il pas par regretter la présence de ces pales géantes qui brassent de l’air ? La vie à la campagne sera-t-elle aussi salvatrice qu’il l’aurait souhaité ? L’arrivée de la singulière Marjolaine ne va-t-elle pas bousculer son plan à la campagne ?Toutes ces questions vont bien finir par trouver des réponses mais peut-être pas forcément celles que l’on attendait.

L’autrice Cati Baur réalise un scénario fort bien construit, mettant en scène des personnages assurément pas bien dans leur peau et ce, pour des raisons diverses. Le lecteur va se retrouver, tour à tour, amusé par les situations cocasses - à commencer par les attitudes du parisien qui débarque à la campagne avec ses certitudes, ou peiné par les tournures que prennent les affres de l’écriture quand l’inspiration ne vient pas. Les dialogues sont savoureux et les situations d’un réalisme évident, à se demander pour certaines scènes si ce n’est pas du vécu.

Avec un trait semi-réaliste de bon aloi rehaussé par des couleurs chatoyantes, Cati Baur aura réussi le pari d’entrainer, sur 200 pages, un lecteur qui n’aura de cesse d’en connaitre l’épilogue.

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Bernard Launois
10/06/2020