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Jhen - Tome 18 : Le conquérant, par Valérie Mangin, Paul Teng (Casterman)

Jhen

Tome 18 : Le conquérant

Scénario : Valérie Mangin
Dessins : Paul Teng
Couleurs : Céline Labriet

Casterman

La telle du conquest

Jhen est fait prisonnier par une milice anglaise alors qu’il est en visite dans la ville de Caen. Les soldats pillent une abbaye qui recèle de magnifiques œuvres d’art. Le héros est emmené à Bayeux, ville aux mains de l’ennemi. Il y découvre la magnifique tapisserie qui orne la cathédrale, ainsi que les histoires et les complots qu’elle évoque. Mais les aventures ne restent pas uniquement emprisonnées dans un passé glorieux.

Parallèlement au succès d'Alix senator -dont le tome 10, La forêt carnivore, vient également d'être publié- ce n'est pas vraiment une surprise de voir la signature de Valérie Mangin faire son apparition sur une autre branche du foisonnant Univers Martin. Comme l'explique la scénariste en préambule, c'est sur proposition de Casterman et des ayant-droits de Jacques Martin  qu'elle s'est attachée à l'écriture d'une aventure de Jhen. Dans une approche fort différente de celle d'Alix senator, puisqu'elle choisit de marcher dans les pas de Jacques Martin et de raconter une histoire s'inscrivant dans la continuation de la série.

Le conquérant se déroule dans une région que l'autrice affectionne et son intrigue se développe autour de la célèbre tapisserie de Bayeux ou tapisserie de la reine Mathilde. Le climat est des plus tendus dans une Normandie occupée par les Anglais et Jhen doit user de beaucoup d'habileté et de diplomatie afin de s'en sortir indemne. De plus, l'apparition des spectres de Guillaume le Conquérant et de son épouse Mathilde appelle à chasser les envahisseurs...

L'album nous donne droit à une histoire bien construite. Son contexte historique est resitué sans lourdeur et laisse rapidement la place à l'aventure. Celle-ci se teinte d'un petit côté polar historique et d'un zeste de fantastique induit par ces mystérieuses apparitions. Le récit est prenant, classique et met en scène des seconds rôles intéressants. 

Paul Teng, qui prépare également un futur cycle de la Complainte des landes perdues (scén. Dufaux - Dargaud) a pris ses marques dans l'univers de Jhen et son trait et ses encrages, un peu plus rudes que ceux des autres dessinateurs de la série conviennent idéalement à l'époque dépeinte, tout en respectant la création de Jacques Martin.

Le conquérant nous ramène donc à un classique à travers un épisode réussi et fort plaisant.

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Pierre Burssens
11/06/2020