
Nestor Burma
Tome 13 : Les rats de Montsouris
Scénario : Emmanuel Moynot d'après Léo Malet
Dessins : François Ravard d'après Tardi
Couleurs : Philippe de la Fuente
Casterman
L'encombrant Burma
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Paris, été 1955. Burma est engagé simultanément par deux clients résidant dans le 14e arrondissement. L’un, Ferrand, un ancien compagnon de captivité pendant la guerre, demande l’aide du détective pour une histoire de cambriolages en série. L’autre, un riche bourgeois du nom de Gaudebert, veut découvrir qui s’amuse à le faire chanter. À première vue, rien de commun à ces deux affaires...
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Pourtant, on s'en doute, le créateur de l'agence Fiat Lux va plonger les mains dans un fameux panier de crabes et mettre à jour des liens entre ses deux enquêtes dont, pour une part, les origines datent d'avant la guerre. Nestor Burma va ainsi vite devenir encombrant, même auprès de ses commanditaires.
Publié en 1955, Les rats de Montsouris constitue le cinquième roman du cycle des Nouveaux mystères de Paris et se déroule entièrement dans le 14e arrondissement. Petite surprise pour son adaptation BD puisque c'est François Ravard (Les mystères de la Ve République, Mort aux vaches !) qui accorde son trait à la partition graphique définie par Jacques Tardi et poursuivie depuis par Emmanuel Moynot et Nicolas Barral. Moynot assure, de son côté, la transposition scénaristique du roman de Léo Malet.
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Les admirateurs de l'écrivain et de son détective ne seront pas dépaysés. Nestor Burma, c'est avant tout une atmosphère bien particulière, un polar à la française se déroulant dans des décors aujourd'hui pour la plupart disparus. Déduction, humour, action et intrigue à tiroirs sont ainsi bien au rendez-vous, surtout quand deux enquêtes du privé se rejoignent pour n'en former qu'une.
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François Ravard réussit haut la main son examen d'entrée. Son dessin est un peu plus lisse que celui de ses prédécessurs mais le parcours compliqué de Nestor Burma auquel il nous fait participer s'avère fort plaisant. Les planches de la séquence finale, qui se déroule dans la pénombre du réservoir existant sous les catacombes, sont remarquables. Les ombres, figurées par un lourd encrage, provoquent des contrastes saisissants, esthétiques et efficaces. Les couleurs maîtrisées de Philippe de la Fuente complètent la sensation de soin et d'attention émanant de cette reprise.